La sortie médiatique du ministre de la Communication, Hamid Grine, à Béjaïa sur la couverture des prochaines législatives et locales, a été reçue par certaines chaînes comme une douche froide. Le ministre a notamment déclaré que ce ne sont pas toutes les chaînes privées qui seront autorisées à couvrir les prochaines élections avant d'ajouter: «Nous sommes dans la légalité et on ne va pas donner (des autorisations) à des chaînes de droit étranger». Autrement dit des chaînes comme Beur TV, KBC, El Bilad TV, El Adjwa TV ou encore Numidia News, qui couvrent quotidiennement les activités des ministres et des responsables durant toute l'année, sont interdites de couverture. Ce sont d'ailleurs ces mêmes chaînes qui sont interdites de couverture des élections législatives qui étaient à la conférence de Abdelwahab Derbal, le président de la Haute Instance indépendante de surveillance des élections. La période de couverture des élections législatives est la période propice à toute chaîne de droit étranger d'obtenir une autorisation pour faire des reportages et des interviews. Visiblement, le gouvernement n'aime pas le bricolage et les non-dits. Depuis leur lancement, seules quatre chaînes télévisées se sont illustrées par un soi-disant professionnalisme; c'est le cas de la chaîne Ennahar TV, Echourouk TV, Dzaïr TV et Dzaïr News, et à un degré moindre El Djazaïria TV. Le reste des chaînes de télévision n'a pas adopté une vision claire et définie d'une télévision moderne. Le plus étonnant dans cette affaire, ce sont les deux chaînes d'infos KBC et Numidia News. Cette dernière, qui est la propriété du groupe Tahkout, n'a pas encore trouvé sa «qibla». Malgré un recrutement massif de journalistes, de rédacteurs en chef et de techniciens issus de la télévision publique, la chaîne n'a pas encore pris son envol. Elle est même plus faible que quand elle était dirigée par le défunt Samy Riad. Le patron Tahkout qui a obtenu monts et merveilles de la part du gouvernement, n'a pas obtenu le fameux sésame de l'autorisation de chaîne algérienne émettant à partir du territoire national. Même cas de figure pour KBC qui, malgré la disponibilité de studios (situés au niveau de l'imprimerie d'El Khabar), le groupe n'a pas réussi à se rapprocher des deux grandes chaînes d'infos: Ennahar TV et Echourouk News. La stratégie rédactionnelle mise en place par la chaîne, compte plus sur les émissions de débats parfois stériles que sur un journal télévisé très élaboré. Même constat pour la chaîne El Bilad dont on a l'impression qu'elle fonctionne comme une fabrique de vidéos pour le compte de son profil Facebook qui a atteint six millions de fans. Les chaînes privées n'ont pas encore établi une stratégie claire de l'information. [email protected]