Le premier responsable du secteur a assuré que le gouvernement a pris en charge l'ensemble des revendications des étudiants en pharmacie et chirurgie dentaire se rapportant à la Fonction publique et aux secteurs de l'enseignement supérieur et de la santé. Qui veut déstabiliser l'université? La grogne qui secoue les différentes facultés obéit à d'autres fins. Le premier responsable du secteur n'exclut pas l'hypothèse d'une manipulation. «Il s'agit d'une manipulation par certaines parties à des fins connues de tous», a avoué le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Tahar Hadjar qui s'exprimait sur ce sujet, lors d'une séance consacrée aux questions orales tenue jeudi dernier à l'APN, a soutenu qu'il n'y pas de raison pour poursuivre le mouvement de grève. Il a assuré que le gouvernement a pris en charge l'ensemble des revendications des étudiants en pharmacie et chirurgie dentaire se rapportant à la Fonction publique et aux secteurs de l'enseignement supérieur et de la santé. «Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a reçu des représentants des étudiants en pharmacie et chirurgie dentaire et toutes les revendications se rapportant à la Fonction publique et aux secteurs de l'enseignement supérieur et de la santé ont été prises en charge», a-t-il certifié dans une déclaration en marge d'une séance plénière à l'APN. Or, la rencontre Sellal avec les étudiants, tenue il y a quelques jours, n'a pas abouti à un résultat concret. La grève a été maintenue au lendemain de cette rencontre. Suite à l'issue des assemblées générales tenues le lendemain de l'entrevue des représentants des étudiants avec Sellal, les départements de pharmacie d'Alger, Blida, Sétif, Annaba, Constantine, Oran, Sidi Bel Abbès, Tizi Ouzou et de Batna se sont clairement prononcés pour le maintien de la grève, contrairement à celui de Tlemcen qui a décidé de l'arrêter. La promesse de Abdelmalek Sellal portant sur la classification à la catégorie 14 de l'échelle de la Fonction publique des docteurs en pharmacie et en médecine dentaire n'a pas convaincu les étudiants. Ces derniers estiment que le reclassement à la catégorie ne concerne que les étudiants ayant cumulé sept ans d'études. Une proposition qu'ils ont rejetée. Concernant les revendications exprimées lors des mouvements de protestation organisés dans certaines universités, le ministre a indiqué que «les demandes objectives et logiques ont été prises en charge par la tutelle aussi bien au plan pédagogique que social». Le ministre se dit toujours disposé à dialoguer avec les étudiants pour trouver une solution. «La porte du dialogue demeure ouverte et les représentants des étudiants ont été reçus à maintes reprises au niveau du ministère», a affirmé Tahar Hadjar. Interpellé sur les revendications des étudiants en pétrochimie de l'Université de Constantine, le premier responsable a soutenu que cette revendication est insensée. «Il n'est pas possible de délivrer deux diplômes (master + ingénieur) dans une seule spécialité et pour une période d'études de 5 ans», a-t-il martelé en précisant qu'aucune université au monde n'accepte cela. Pour ce qui est des étudiants en biomédical, le ministre a réitéré que les diplômes délivrés par les universités algériennes sont reconnus et que l'affirmation du contraire n'a pas de fondement. «Tous les diplômes universitaires sont reconnus et délivrés sous forme de décret exécutif ou d'arrêté ministériel, et signifiés à tous les départements ministériels, ainsi qu'à la direction de la Fonction publique», a-t-il assuré. Il a ajouté, par ailleurs, que même le diplôme de master à distance, institué durant l'année universitaire en cours «est reconnu et équivaut au master classique. Il faut reconnaître qu'avec la grève qui perdure au sein des différentes universités, le spectre d'une année blanche se profile sérieusement. Inquiets sur leur avenir, les étudiants sont déterminés à aller jusqu'au bout dans leur mouvement. La poursuite de ses actions démontre véritablement que le malaise est plus profond. Il reste à savoir si le gouvernement sera en mesure de trouver des solutions profondes pour en finir avec la contestation qui menace chaque année d'interrompre le cursus pédagogique. Par ailleurs et au sujet des concours pour les études au doctorat, le ministre a indiqué que tous les concours d'accès aux études de doctorat ont un caractère national et que tous les étudiants remplissant les conditions pouvaient y prétendre. «Les concours d'accès aux études de doctorat sont à caractère national et tous les étudiants remplissant les conditions peuvent y prétendre», a-t-il assuré. Il a soutenu que dans un souci de transparence et conformément au principe d'égalité des chances un système d'évaluation unique a été adopté dans l'examen des dossiers de candidature à ces concours. «Le nombre minimal de postulants retenus admis n'est jamais inférieur à dix fois celui des postes ouverts», a-t-il certifié en précisant que le nombre de postes ouverts chaque année différait d'une spécialité à l'autre et d'une université à l' autre. Il a révélé que sur 103.000 postulants 52.000 ont été retenus pour participer au concours en 2015 tandis que 124.000 lauréats du magister ont été recensés en 2016 dont 50.000 ont concourru pour 7100 postes.