Ce qui garantit la transparence des élections est la décision politique, estime le président du Front de l'avenir. «Or, celle-là est toujours absente chez le pouvoir actuel.» La règle des 4% imposée par la nouvelle loi électorale ne pose pas de problèmes au parti du Front de l'avenir. C'est ce qu'a fait savoir en tout cas, hier, le président du parti, Abdelaziz Belaïd, lors d'une conférence de presse animée en marge du meeting-gala qu'il a organisé à la salle Atlas à Alger. «Il n'y a que dans 16 wilayas que nous avons été obligés de collecter les signatures afin de conformer à cette règle. Sinon, dans le reste des wilayas, le respect de cette règle ne s'est pas posée pour notre parti», a-t-il indiqué, précisant que pour le moment il ne reste que quatre wilayas où le parti s'emploie encore à recueillir les signatures nécessaires. Ce qui agace plutôt le parti du Front d'El Moustakbel, est le spectre de la fraude, particulièrement dans le contexte que traverse le pays qui, selon Abdelaziz Belaïd, n'est pas propice à la tenue des élections. «La Haute Instance indépendante de surveillance des élections qui devait rassurer les partis politiques quant à la transparence des élections, n'est pas en mesure de le faire», regrette Belaïd. «Elle ne diffère en rien des précédentes instances installées jusqu'ici. Elle n'est pas indépendante. Son président et ses membres sont désignés par le président de la République», a-t-il expliqué, en ajoutant que ses membres (juges) ne seront pas neutres, car le ministre de tutelle, celui de la Justice en l'occurrence, est partisan d'un parti politique. Ce qui garantit la transparence des élections est la décision politique, estime le président du Front de l'avenir. «Or, celle-là est toujours absente chez le pouvoir actuel», signifie-t-il.Interrogé sur l'éventualité de se lancer dans des alliances politiques pour les prochaines législatives, Abdelaziz Belaïd dira qu'il est contre les alliances tactiques qui se nouent à la veille des élections. «Je suis pour des alliances de programmes, de projets se tissant tout au long de l'année.» Abdelaziz Belaïd, qui fêtait hier le 5ème anniversaire de la création de son parti, a précisé par ailleurs que son Front de l'avenir «n'est ni avec l'opposition ni avec le pouvoir». Le Front de l'avenir incarne, fait remarquer le conférencier, la 3ème voie, plaidant le changement de style et les conditions de l'exercice politique. «Nous luttons pour qu'un jour en Algérie, les partis politiques se posent la question de ce qu'ils pourront apporter à l'Algérie et non ce qu'ils iront gagner et encaisser comme c'est le cas maintenant», soutient-il, en ajoutant que ce n'est que dans ce contexte que le Front de l'avenir pourra concrétiser son cher projet, à savoir l'instauration de la 2ème République. Cependant, la 2ème République, nuance Abdelaziz Belaid, ne va pas se faire sur les ruines de la 1 ère République. «L'Algérie indépendante a construit beaucoup de bonnes choses et dispose de nombreuses bonnes lois.» L'ex- candidat à la présidentielle de 2014 a fait savoir par ailleurs qu'il ne se portera pas candidat à la députation du 4 mai prochain. Le Premier ministre et les autres ministres qui ont décidé de se porter candidats à la prochaine députation n'inspirent rien pour Abdelaziz Belaïd. «Je n'accorde aucune importance aux personnes. Ce qui m'intéresse, ce sont les programmes», a-t-il répondu.