Comme au premier jour de la campagne électorale, Abdelaziz Belaïd, candidat du parti Front El Moustakbel à l'élection présidentielle du 17 avril, a réitéré hier à Alger son appel aux citoyens pour aller voter massivement pour faire «barrage à toute tentative de fraude qui mène à la violence». Il a qualifié, à cette occasion, le prochain rendez-vous électoral de «tournant décisif» pour l'avenir de l'Algérie. Lors d'une conférence de presse organisée le dernier jour de la campagne électorale, il a indiqué que «nous sommes tous conscients du danger qui nous guette le 17 avril», appelant les citoyens à voter d'une façon «pacifique» afin de faire «barrage à toutes les formes de fraude» d'où qu'elles émanent. Interrogé sur le fait que des candidats veulent utiliser la violence en cas d'échec, il a affirmé que son parti politique, le Front El Moustakbel, «n'utilisera jamais la politique pour mettre l'Algérie dans une situation de violence». «Pour nous, la violence engendre la violence et le Front El Moustakbel met toujours en avant la sagesse, le dialogue et l'unité du peuple» pour régler les problèmes, a-t-il dit. Il a exprimé, en outre, son souhait de voir l'élection présidentielle se dérouler dans la «transparence», relevant que «le peuple est le seul habilité à choisir son dirigeant». Abdelaziz Belaïd a, par ailleurs, mis en garde contre les «idées préconçues» selon lesquelles le prochain scrutin est «joué d'avance». «Il faut accomplir le devoir électoral pour ne pas permettre à certaines parties d'utiliser vos voix et ainsi bourrer les urnes», a-t-il ajouté. A une question sur de probables divisions au sein de l'Armée nationale, il a indiqué que la Défense nationale est une institution «cohérente et compacte, qui, je pense, ne connaît pas de divisions» car «elle fonctionne conformément aux lois de la République». «L'Armée populaire nationale est une institution qui relève de l'Etat comme toutes les autres institutions», a-t-il dit. Il a avancé à ce propos qu'«elle n'a jamais porté des personnes au pouvoir suprême». Il a appelé à entamer un «débat» avec l'institution militaire afin de «la renforcer et la moderniser davantage», soulignant la nécessité «de laisser l'ANP en dehors de la politique» car, a-t-il dit, «c'est le seul rempart contre toute menace venant de l'extérieur». M. Belaïd a exposé, par ailleurs, le bilan de sa campagne électorale dans une vingtaine de wilayas, affirmant qu'«il n'a à aucun moment donné de fausses promesses lors des meetings populaires ou des différentes activités de proximité». «Durant toute ma campagne, j'ai été reçu chaleureusement par les citoyens algériens, militants et sympathisants venus me soutenir», s'est-il réjoui, soulignant qu'il n'y avait eu «aucun incident majeur» durant toute sa campagne électorale. «Je promets au peuple algérien d'appliquer, en cas de victoire, toutes mes promesses électorales», s'est-il encore engagé. M. Belaïd a affirmé que la campagne électorale qu'il a menée depuis le 23 mars était «propre», regrettant que «l'éthique politique», un élément «essentiel» pour le Front El Moustakbel, a été «bafouée par certains» lors de cette campagne. Fervent défenseur du principe de l'alternance au pouvoir, il a affirmé que s'il est élu, il consacrera le principe de la succession au pouvoir, appelant à «ancrer le principe de l'alternance au pouvoir en Algérie». Le plus jeune des candidats (51 ans) a indiqué qu'«il est temps que la génération de l'Indépendance prenne le flambeau», et cela, a-t-il dit, se fera d'une façon «pacifique».