Huit marins et un sous-lieutenant plongeur de la Protection civile sont portés disparus, tandis qu'un caporal-plongeur est mort en portant secours aux naufragés. Le bilan établi par les autorités installées en cellule de crise au niveau de Marsa Zitoune, à Collo, a été, hier à 13h, de 13 membres de l'équipage du navire marchand repêchés, un secouriste algérien de la Protection civile mort, emporté par les vagues déchaînées, outre huit autres marins qui demeurent introuvables, «portés disparus» dans le jargon des catastrophes naturelles. Les 13 membres repêchés sont en majorité Roumains et Syriens. Le premier qui a rejoint le rivage à la nage, hier très tôt dans la matinée, a été un marin libanais, alors que douze autres ont été repêchés encore vivants par un hélicoptère espagnol, venu prêter main-forte aux secouristes algériens, présents sur place dès les premières heures du naufrage. Selon un rapport officiel - rédigé par la cellule de crise - tout a commencé tôt dans la matinée de lundi 11 avril. A 7h 30, un navire marchand battant pavillon nord-coréen s'échoue à 30 m du large de Marsa Zitoune, entre Skikda et Jijel. A son bord, 22 navigateurs, 15 Roumains, 6 Syriens et 1 Libanais, mais aussi 5 618 t de bicarbonate de sodium et 1300 t de bois. La marchandise importée de Roumanie prenait la route vers la Corée, lorsque la houle l'a fait dériver vers les récifs qui bordent la plage de Marsa Zitoune. Les conditions climatiques, une mer démontée et une houle puissante ont fait que le navire, long de 121 m, soit projeté droit sur les récifs. Vers 12h 30, dans la journée d'avant-hier, la coque du navire se brise en deux. L'alerte est donnée et trois remorqueurs, dépêchés sur place par les autorités maritimes algériennes, dont un remorqueur américain très puissant, sont déjà sur place, mais ne peuvent que constater les dégâts, car tout s'est passé très vite, avant même que l'équipage lui-même ait pu réagir. Le cargo Lujin II, d'une longueur de 121 m et de près de 17 m de largeur, avait lancé un SOS indiquant une dérive et une panne totale des moteurs. Les avaries subies lors de son choc sur les récifs ont été très importantes, au point que deux heures plus tard, la coque se brisera devant «une houle de 8 mètres», selon les rescapés. L'échouage du cargo brisé en deux a rendu la mission des sauveteurs d'autant plus difficile qu'il a rendu l'accès impossible aussi bien par voies maritime que terrestre, et c'est finalement l'hélicoptère qui a pu procéder à un survol de la baie et sauver les rescapés qui avaient pu se maintenir sur l'eau. La Protection citait, hier, que sur les 13 membres de l'équipage repêchés, certains présentaient des blessures assez importantes, et 8 ont été évacués vers l'hôpital de Tahir, à Jijel, alors que 5 autres nécessitaient des soins plus légers à Ouled Atiya. Protection civile, Gendarmerie nationale, plongeurs, navires remorqueurs, hélicoptères et personnel hospitalier ont été mobilisés par la cellule de crise, dont le principal souci demeure celui de «retrouver le reste de l'équipage».