Ramtane Lamamra et Emmanuel Macron Emmanuel Macron a souligné l'importance de notre pays ainsi que les liens forts qui l'unissent au sien. Une appréciation qui vient balayer le rapport tendancieux du député socialiste Jean Glavany. L'ancien chef de cabinet de François Mitterrand avait tiré des conclusions négatives qui laissaient présager d'un avenir plutôt sombre pour l'Algérie. Il s'en est certes excusé et fait son mea culpa depuis. «Je tenais à vous exprimer à quel point je regrette que la présentation que j'ai faite devant la commission des Affaires étrangères de mon rapport d'information sur la coopération avec les pays du Maghreb ait soulevé autant d'émotion en Algérie», avait écrit le parlementaire français. Des excuses transmises par la présidente de la commission des affaires étrangères de l'Assemblée française, Elisabeth Guigou, lors de son séjour algérois. L'ancienne garde des Sceaux du gouvernement Jospin avait mis en exergue à cette occasion le rôle joué par l'Algérie pour mettre fin aux conflits dans la région au Maghreb et dans la région du Sahel. «Nous sommes très reconnaissants au gouvernement algérien pour ce qu'il a entrepris en vue de rétablir la paix au Mali, ainsi que les efforts qui sont déployés pour la résolution de la crise en Libye et qui constitue un souci commun pour nos deux pays», avait-elle déclaré le 8 février à l'issue de son entretien avec le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel. Volontairement ou pas l'ex-ministre de l'Emploi et de la Solidarité sous la présidence de Jacques Chirac a déminé le terrain à un des favoris des sondages à la course à l'Elysée qui plus est fait partie de sa propre famille politique. Il s'agit d'Emmanuel Macron, candidat à la présidentielle française, en visite à Alger depuis hier qui a, de son côté, souligné l'importance de notre pays ainsi que les liens forts qui l'unissent au sien. «En choisissant de venir en Algérie durant la campagne présidentielle française, mon ambition est de souligner l'importance de votre pays et de réaffirmer la force des liens qui nous unissent. Ces liens se sont noués à travers l'histoire, dans les heures heureuses comme dans les épreuves», a indiqué l'ancien ministre de l'Economie et des Finances de François Hollande dans une tribune publiée, hier, par le quotidien électronique national TSA. S'il est tout à fait logique que l'Algérie qui fait partie du pré carré de son ex-puissance colonisatrice soit courtisée ce n'est pas uniquement pour des considérations électoralistes ou de simple conjoncture. Sa solidité économique affirmée malgré la dégringolade des prix du pétrole et sa dépendance aux exportations d'hydrocarbures font d'elle un bel exemple de gestion en ces temps de crise qui n'a pas épargné les grandes puissances occidentales à commencer par la France. Et quand c'est le «gendarme» de l'économie mondiale qui le souligne, il est à prendre très au sérieux. L'Algérie est élevée au rang de référence. «L'Algérie est un bon exemple, la loi de finances 2017 prévoit pour la première fois un cadre à moyen terme qui fixe des objectifs de recettes et de dépenses pour les trois exercices à venir», a reconnu la directrice générale du FMI Christine Lagarde, ancienne ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie de Nicolas Sarkozy, lors de son intervention, le 11 février à Dubaï, dans le cadre du Forum arabe sur les finances publiques. La boucle n'étant pas pour autant bouclée. L'Algérie est sans conteste sur la voix de la renaissance. Paroles d'expert. «L'Algérie est en passe de retrouver son destin de grande puissance en Méditerranée et en Afrique», a souligné Jean-Louis Guigou, président de l'Institut de prospection économique du monde méditerranéen, dans une analyse publiée par le quotidien économique français La Tribune. «Sans bouleversements intempestifs, l'économie et les mentalités se transforment en profondeur. Se dessine une vision ambitieuse et historique pour les Algériens, mais aussi une vision qui doit parler aux Méditerranéens, aux Africains, et aux Européens», a précisé le chargé de mission du cabinet de Michel Rocard lorsque ce dernier était ministre de l'Aménagement du territoire et du plan sous l'ère Mitterrand. Ceux qui font un complexe de leur algérianité, de leur appartenance à ce pays dont la révolution a fait l'admiration du monde, qui a servi d'exemple aux peuples en quête de liberté, des potentialités de leur pays à jouer dans la cour des grands, sont servis.