Emmanuel Macron, le candidat à la présidentielle française, a décidé de faire ce lundi un voyage à Alger. Ce voyage a pour but d'asseoir sa stature internationale autour du thème de la coopération internationale en Méditerranée. L'Algérie est « incontournable dans une campagne présidentielle », estime l'entourage du candidat. Emmanuel Macron, candidat à la présidentielle avec son mouvement En Marche !, est aujourd'hui à Alger pour une série d'entretiens avec de hauts dirigeants algériens, voulant marquer sa volonté de bâtir une coopération autour de la Méditerranée, tout en asseyant davantage sa stature internationale. Après la Tunisie en novembre, le Liban en janvier, et en attendant la confirmation d'une possible visite au Maroc, M. Macron multiplie les gestes durant sa campagne en direction des pays du bassin méditerranéen. Pour lui, « la politique arabe et méditerranéenne doit être replacée au cœur de (la) diplomatie » française. « Mais sa conviction profonde est que la zone (méditerranéenne) n'est pas l'apanage de la France mais bien l'affaire de toute l'Europe », précise un conseiller de l'ex-ministre de l'Economie. L'Algérie est « incontournable dans une campagne présidentielle » française, souligne l'entourage de M. Macron, en raison de ses liens historiques, culturels mais aussi économiques et commerciaux avec la France. « C'est un pays avec lequel nous n'avons pas de partenariats formalisés mais qui est pourtant un partenaire important », note le conseiller. « Il y a énormément de sujets à aborder, de possibilités de coopérations, en pensant notamment aux préoccupations sur la sécurité en Méditerranée », poursuit-il. M. Macron, qui plaide pour un renforcement de l'Agence européenne des gardes-frontières et garde-côtes (Frontex), avait ainsi appelé à « s'appuyer sur l'Algérie et l'Egypte, qui ont les mêmes intérêts que nous », pour agir en Libye. Pour les candidats à la présidentielle française, aspirants ou déclarés, la prise de position sur la colonisation semble un passage obligé. Dernier en date, Emmanuel Macron avait parlé d' « éléments de civilisation et [...] de barbarie ». Le tout frais candidat à la présidentielle française de 2017 était interrogé par l'hebdomadaire Le Point. « Oui, en Algérie, il y a eu la torture, mais aussi l'émergence d'un Etat, de richesses, de classes moyennes, c'est la réalité de la colonisation. Il y a eu des éléments de civilisation et des éléments de barbarie », a plus précisément déclaré l'ancien ministre de l'Economie, qui s'exprimait alors sur les tirailleurs sénégalais. « Je place pour ma part aux côtés des soldats de l'An II, les tirailleurs sénégalais, les résistants étrangers, tous ceux qui ont fait la France sans être nés français, voire sans être français du tout », explique-t-il, en précisant que, pour lui, l'histoire de France tenait du roman national, avec « de belles et de mauvaises histoires ».