Depuis tout le temps, l'homme n'a cessé de s'intéresser au ciel et ce qui peut s'y trouver. La Lune, les étoiles ont toujours préoccupé les esprits curieux avant de devenir le hobby des scientifiques qui cherchent, depuis longtemps déjà, à savoir si d'autres espèces partagent avec nous cet univers. Les «Extraterrestres», c'est ainsi qu'on les appelle, nous éviteraient - s'ils existent bien sûr - cette solitude qui, semble-t-il, commence à peser. D'ailleurs, le désir de rencontrer ces êtres s'est manifesté sous toutes les formes possibles et imaginables. Depuis les contes fabuleux du cinéma, aux différentes «apparitions d'ovnis», à l'envoi de signaux vers les lointains espaces de l'univers. Et même les différents engins envoyés sur la Lune, sur Mars où ailleurs, s'inscrivent, ne serait-ce que partiellement, dans les tentatives de réaliser ce désir si fort d'entrer en contact avec d'autres créatures. En même temps, des télescopes de plus en plus performants nécessitant des efforts de plus en plus gigantesques de la communauté scientifique internationale sont déployés sur la planète pour scruter de mille manières l'univers à la recherche de cet indice qui prouverait l'existence d'autres occupants. Depuis quelque temps, ils se trouvent en orbite à l'image de Hubble, pour ne citer que lui. La Nasa, l'agence spatiale européenne, les universités, les chasseurs d'étoiles, les chasseurs de planètes... tout le monde y va, chacun de ses moyens, mais tous avec le même désir ardent: trouver l'Autre, cet Autre qui partagerait avec nous l'univers. Le 15 mai 2015, un «puissant signal» a été détecté par un radio télescope russe qui «scrutait la voute céleste en quête de signes d'intelligence extraterrestre». Il provenait «de la direction d'une étoile similaire au Soleil, qui se trouve dans la constellation d'Hercules (HD164595) à environ 95 années-lumière de la Terre». Cela avait enflammé, à l'époque, la communauté internationale. La nouvelle étant extrêmement importante, tout le monde s'est mis à son télescope ou à son bureau de travail. Il fallait s'assurer, vérifier, confirmer avant de pousser le cri de victoire, avant de dire que l'Humanité a enfin trouvé quelqu'un qui partage avec elle l'Univers. Quelqu'un à qui parler, avec qui échanger des nouvelles et, pourquoi pas, des connaissances. Après vint l'affaire Tabby, cette étoile qui relance de plus belle encore l'hypothèse des extraterrestres suite à la remarque concernant sa perte de luminosité régulière. Il existerait bien, selon certains universitaires, d'autres intelligences que l'homme. Des voisins dans cet Univers si vaste et si lointain. L'existence d'autres occupants devrait certainement permettre de nouer des relations. Ne dit-on pas que l'homme est un être social? Cela semble demeurer vrai, même lorsqu'il s'agit d'échanger avec des extraterrestres. Des êtres venus d'ailleurs, comme il est dit dans la série «Les visiteurs». En tout cas, et c'est ce qui se dégage des déclarations de certains scientifiques, c'est tout à l'honneur de l'homme que de chercher à entrer en contact avec autrui. Cela dénote son aspect «humain» d'abord, sa curiosité, ensuite, mais cela souligne aussi sa sociabilité et sa générosité. Tout cela se com-prend parfaitement. Ce qui se comprend moins cependant c'est pourquoi tendre l'oreille vers l'espace si lointain à la recherche de voisins qui ne viendront certainement jamais alors qu'on a juste là, à côté de nous, des voisins réels. Comment est-ce possible de dépenser autant d'efforts et d'argent pour entrer en contact avec d'autres êtres alors que nous avons, là, à côté de nous, des êtres que nous ne voyons pas, que nous n'entendons pas. Et Dieu sait combien ils sont nombreux! Cela ne nous coûte rien de tendre l'oreille juste à côté de notre porte, de l'autre côté de notre mur ou, si l'on est plus grand et plus important, de l'autre côté de la frontière. De se mettre à l'écoute de ceux qui nous regardent sans oser nous demander. De nos jours, tout est fait, malheureusement, pour jeter les bases de murs entre les hommes de cette planète. A coups de milliards de dollars, Trump veut construire un mur, Netanyahu a déjà construit le sien, la Hongrie aussi en attendant d'autres malades qui se donneront toutes les peines pour exclure, pour éloigner, pour repousser alors que la communauté scientifique se tue à chercher des interlocuteurs dans ce monde. Quelle bêtise humaine! Quel paradoxe incompréhensible! Les signaux de l'espace ne viennent pas. Ils ne viendront pas et ce ne sont pas les hallucinations d'un télescope qui feront changer les choses. Nous sommes seuls au monde, et même si d'autres civilisations existaient, elles seraient tellement loin de nous qu'il serait impossible de les rencontrer. Courir après les illusions et les mirages lorsqu'on a, là, à côté de nous, une réalité toute faite c'est, je crois, une mauvaise orientation de la science d'aujourd'hui. Je ne dis pas qu'il faut cesser de faire de la recherche, loin de là, je dis simplement qu'il faut cesser de chercher d'autres vivants quand on les a à côté de soi. Ils sont là. En Somalie, au Yémen, en Syrie, en Libye, en Erythrée, en Birmanie, dans toutes les contrées reculées... là où la misère frappe, là où les télescopes des scientifiques refusent d'aller. Ils sont là et ne viendront de nulle part ailleurs.