En plus de multiples aléas auxquels les font face quotidiennement, les habitants de la commune de Zekri, à l'extrême est de la wilaya de Tizi Ouzou, subissent également un véritable casse-tête chinois en raison du manque des moyens de transport. Les citoyens de cette localité de la Kabylie profonde doivent ainsi faire des mains et des pieds pour sortir du «ghetto». Et pour cause, la région est dépourvue de moyens de transport. Les quelques fourgons, au nombre de trois, desservant les villages de Zekri, sont en deçà de la demande. D'ailleurs, chaque matin on assiste à des ruées indescriptibles. «On souffre vraiment le martyre. Le manque de transport a contraint notre commune à sombrer dans l'anonymat le plus total. Parfois, on doit passer des heures pour trouver un fourgon. Pis encore, l'après-midi, ceux qui travaillent à Azazga ou bien à Yakouren, sont tenus, s'ils ratent les trois fourgons de la région, de payer pas moins de 600 dinars pour se déplacer à bord d'un taxi», dira, avec beaucoup d'amertume, un citoyen de Zekri qui ajoute par ailleurs, que de brillants élèves ont dû interrompre leur scolarité car le déplacement au lycée de Yakouren, à 20 km, leur est revient excessivement cher. De ce fait, les parents d'élèves, surtout la couche moyenne, préfèrent mettre un terme à la scolarité de leur progéniture étant donné qu'ils sont incapables d'assurer les frais de transport. L'APC, étant une municipalité déficitaire, ne peut, elle aussi, assurer le ramassage scolaire. Ce volet est totalement inexistant dans cette division territoriale. Les collégiens font quotidiennement une marche de 10 km, sous les affres des saisons, pour rejoindre leurs classes. Enfin, il est également utile de souligner, que même la route principale desservant la commune Zekri est dans un état de délabrement très avancé, ce qui fait que les transporteurs des autres régions refusent de desservir cette commune. «Même les transporteurs des autres localités refusent d'acheminer des usagers vers Zekri, en raison de l'impraticabilité de la route», déplore un autre citoyen.