Dans son rassemblement organisé hier à Sétif, Benflis dresse un tableau noir de la situation du pays. A l'occasion de son rassemblement tenu hier à Setif, le président de Talaie El Hourriyet a qualifié la situation actuelle des plus critiques. «Le régime veut que rien ne change et que rien ne bouge (...) parce que sa propre survie dépend du statu quo et parce qu'il pense qu'il est le seul à avoir raison et que tous les autres ont tort», relève-t-il. Il s'est demandé «comment appeler à la mobilisation nationale et attendre des Algériens qu'ils s'y rallient alors que cet appel émane d'institutions illégitimes, décrédibilisées, non représentatives et en perte de confiance?». «L'acuité et le caractère critique de la situation actuelle du pays se manifestent à travers la concomitance de l'impasse politique, de la crise économique et de l'instabilité sociale qui monte en cadence», a-t-il soutenu.«La concomitance de cet ensemble de crises est inédite dans notre pays et c'est en cela que réside la nature extrêmement périlleuse de la phase actuelle», estime-t-il. «Comment appeler aux sacrifices des Algériens et espérer être entendu lorsque l'on fait peser le fardeau des sacrifices sur l'Algérie des plus faibles et vulnérables, et que l'on en exonère la minorité préférée, privilégié et gâtée du régime politique en place?», s'est-il encore interrogé. «Et comment faire croire aux Algériens que la rationalisation des dépenses et l'austérité sont une exigence de la phase critique dans laquelle nous sommes alors que la corruption s'étend dans l'impunité, la fuite des capitaux se poursuit, la fraude au commerce extérieur ne souffre toujours pas de lourdes contrariétés et les marchés de gré à gré devenus plus rares tout comme les nouvelles licences d'importation servent à fidéliser les mêmes clientèles et les mêmes appuis du régime politique en place?», s'est-il demandé. «Le régime nous impose le statu quo en se présentant à nous comme l'unique option et comme l'horizon indépassable». «C'est par cette logique,(...) que les Etats se mettent eux-mêmes en danger, que les nations compromettent elles-mêmes leur cohésion et leur harmonie, et que les sociétés s'exposent aux ruptures et à la division», regrette-t-il. Il est certain que «le régime politique en place se complaît dans l'inertie et dans l'immobilisme qu'il appelle la stabilité. Mais cette stabilité est trompeuse car elle procède d'une volonté désespérée de fuir les défis au lieu de les relever(....) et de nier l'existence des crises au lieu de les traiter sans attendre avant que le pays n'ait à en payer plus tard le règlement au prix fort». Cette crise a amené un nombre croissant de citoyens à se demander si «l'Etat national est encore le leur et s'il n'a pas fait l'objet d'une indue appropriation par une minorité écrasante qui n'a cure des espoirs et des aspirations de la majorité écrasée»,est-il relevé. Le patriotisme n'est pas un monopole comme tous les au- tres monopoles politiques, économiques et sociaux que le pouvoir politique en place dans notre pays s'arroge et dont il fait bénéficier qui il veut et en exclut qui il veut. Le patriotisme ce n'est pas la soumission absolue aux gouvernants qui entendent se confondre avec la patrie en prétendant incarner à eux seuls l'Etat, la nation et la société dans leur ensemble. Dans une telle culture politique dévoyée, la critique du gouvernant,(...) devient une atteinte à l'Etat, une menace pour la cohésion de la nation et une perturbation de la tranquillité de la société.