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Semer l'espoir
Contribution d'Ali Benflis
Publié dans Liberté le 10 - 06 - 2015

Dans deux jours, un nouveau parti, Talaiou El-Houriyet, viendra à la vie. Il est l'œuvre de concitoyennes et de concitoyens qui ont entendu dire à notre peuple qu'ils sont prêts à le servir s'il le veut.
Il est un acte de foi, de citoyennes et de citoyens qui s'adressent à la nation pour l'assurer que tous les retards que notre pays accuse ne sont pas une fatalité, qu'une voie de progrès existe et qu'un projet de renouveau est disponible. Talaiou El-Houriyet ont été précisément créées pour aider à mettre un terme à l'engrenage ravageur de la régression et du déclin que le régime politique en place entretient depuis une décennie entière, une décennie des occasions en or qu'il aura fait manquer au pays les unes après les autres. Talaiou El-Houriyet ont été créées aussi pour indiquer à notre pays une autre voie à suivre : celle de la modernité démocratique, du renouveau économique et des réformes sociales dont chacun d'entre nous ressent cruellement le besoin.
Talaiou El-Houriyet ont, enfin, été créées pour dire et prouver qu'une alternative politique existe et qu'elles mettent à portée de la main des Algériennes et des Algériens un projet politique réaliste et praticable au moyen duquel peuvent s'organiser le ressaisissement patriotique et le redressement national.
Je sais que beaucoup de nos concitoyennes et de nos concitoyens ont retiré leur confiance au politique et à la politique depuis bien longtemps. Cet état de fait ne surprend nullement ; il est la résultante logique d'une gouvernance qui s'est employée méthodiquement à discréditer le politique et à disqualifier la politique. La citoyenneté que l'on méprise et la volonté du peuple souverain que l'on ignore ont un prix à payer et ce prix se paye aujourd'hui sous nos yeux en termes de perte de crédibilité de confiance et de légitimité des gouvernants.
Et c'est de cette lourde facture politique que les autorités publiques du moment sont sommées de s'acquitter. La démocratie et le respect de ses normes universellement admises ne sont pas un luxe. Ils sont d'une importance vitale pour la construction des Etats modernes et pour la pérennité de vieilles nations comme la nôtre.
La citoyenneté pleinement assumée et totalement accomplie fournit à la nation le meilleur ciment de son unité. Une nation se forme sans doute sur son identité, sans crainte pour sa cohésion et sans risque pour son unité dès lors que la communauté de citoyennes et de citoyens qui la composent se reconnaissent dans les mêmes racines séculaires, bâtissent le même présent et se projettent dans le même devenir. Et de ce point de vue-là interrogeons-nous : pouvons-nous nous reconnaître dans les mêmes racines séculaires et dans le même itinéraire historique si la nation est amputée d'une part essentielle de son identité et de sa mémoire ? Pouvons-nous prétendre, en ces instants, bâtir une nation alors que deux Algérie se construisent sous nos yeux, l'Algérie de la supra-citoyenneté et l'Algérie de l'infra-citoyenneté ? Et enfin, comment pourrions-nous nous projeter en un même devenir quand certains s'attachent à perpétuer le statu quo dans un système politique qui leur procure privilèges et confort et que d'autres aspirent à lui substituer l'Algérie démocratique dont ils rêvent ?
Je sais aussi que beaucoup de nos concitoyennes et de nos concitoyens sont convaincus que l'état national a été confisqué et qu'il n'est plus à leur service mais à celui de groupes d'influence, de pression et d'intérêt. Il y a aujourd'hui deux Algérie en une seule ; je veux dire une Algérie qui fonctionne à deux vitesses. Que conclure d'autre lorsque l'on constate qu'il s'est établi dans notre pays une citoyenneté de première zone et une citoyenneté de seconde zone en somme, une infra-citoyenneté et une supra-citoyenneté ? Que conclure d'autre, aussi, lorsque l'on constate qu'une minorité vit en dehors des lois et que la majorité est primée de la jouissance de ses libertés et de l'exercice de ses droits ? Que conclure d'autre, en outre, lorsque l'on constate une justice à deux vitesses de par l'existence de supra-justiciables qui échappent à la rigueur de la loi et des infra-justiciables qui subissent toujours son extrême sévérité ou même ses abus ? Que conclure d'autre lorsque l'on constate que même pour la satisfaction des besoins les plus essentiels comme la santé, l'éducation, l'emploi et le logement, il y a aussi l'Algérie des indûment nantis et l'Algérie des injustement démunis ? Et que conclure d'autres enfin lorsque l'on constate que des peccadilles sont rigoureusement punies alors que la prédation à large échelle des deniers publics bénéficie de la complaisance et de l'impunité ?
Je sais, en outre, que beaucoup de nos concitoyennes et de nos concitoyens ressentent au plus profond d'eux-mêmes que les institutions ne les représentent pas et qu'elles portent d'autres attentes et d'autres aspirations que les leurs. Ils savent que beaucoup d'élus d'APC ou d'APW ne sont pas là de par leur choix ; ils savent que beaucoup d'élus au Parlement n'y siègent qu'à la faveur d'un détournement de volonté ; c'est-à-dire la leur ; ils savent que le gouvernement ne gouverne pas en leur nom ; et ils savent, enfin, qu'au plus haut sommet de l'Etat, le titulaire de la fonction présidentielle n'est pas à sa place du fait de la libre expression de leurs suffrages.
Je sais, enfin, que beaucoup de nos concitoyennes et de nos concitoyens ont l'intime certitude que s'ils avaient eu véritablement leur mot à dire, le pays aurait été en de meilleures mains, les mains de femmes et d'hommes pour lesquels, avant d'être une vocation ou une ambition, la politique est morale et éthique : je veux dire une éthique de responsabilité et une conception élevée du service public et de l'intérêt général.
Si le politique avait été de cette trempe-là et si une telle vision de la politique avait prévalu, notre pays ne serait pas là où il est aujourd'hui : un état national fragilisé, des instituions en déshérence, une nation sans maître à bord, sans cap et sans boussole, une société dévitalisée et sans repère et un peuple livré à lui-même.
Je suis régulièrement interrogé sur la raison d'être de Talaiou El-Houriyet. Et à cette question essentielle parmi toutes je réponds avec lucidité et constance que notre parti ne prétend pas détenir une baguette magique ni aller à la rencontre de notre peuple avec une recette miracle qu'il serait le seul à posséder. Notre pays n'a pas besoin de baguette magique ou de recette miracle pour s'en sortir. Sa situation n'est pas aussi reluisante comme certains le prétendent mais elle n'est pas non plus tellement désespérée comme d'autres veulent le faire accroire.
Il s'agit simplement de remettre de l'ordre dans nos affaires nationales : voilà le défi et voilà l'enjeu.
Rien de sain et rien de durable ne pourra être construit sans une citoyenneté réhabilitée et sans la volonté populaire souveraine respectée. S'il persistait à vouloir ignorer cette première vérité, notre système politique demeurera prisonnier de ses archaïsmes et retardera encore l'entrée de notre pays dans son siècle.
Et c'est par la citoyenneté réhabilitée et le choix du peuple souverain respecté que se construisent l'état de droit, des institutions légitimes et représentatives, la bonne gouvernance et une administration publique au service des citoyennes et des citoyens. Légitimité, représentativité, crédibilité et confiance devront être les maîtres mots du renouveau système politique national. Et en corollaire, la responsabilité, le contrôle et la reddition des comptes devront en être les traits distinctifs irrécusables.
C'est en cela que réside essentiellement l'enjeu de la modernisation de notre système politique.
La modernisation politique du pays est la voie obligée de son renouveau économique et des réformes sociales qu'il faudra entreprendre pour revitaliser notre société, pour restaurer les équilibres qui ont été rompus en son sein, pour la mobiliser autour d'un nouveau projet politique et pour la convaincre que de grandes ambitions sont possibles pour notre pays et pour lui redonner l'envie de marcher vers de nouveaux horizons.
Talaiou El-Houriyet ne sont pas venues s'installer dans un camp contre un autre ; elles n'ont pas une conception conflictuelle de l'exercice politique ; elles n'ont pas d'adversaires et encore moins d'ennemis politiques et n'ont que des interlocuteurs ou des partenaires politiques ; elles ne prétendent pas porter seules le fardeau du sursaut patriotique et du redressement national ; elles situent le projet politique qu'elles portent au-dessus de la destinée des femmes et des hommes qui le servent et n'érigent pas l'accès au pouvoir comme une fin en soi mais comme le moyen d'une fin qui n'est autre que le service d'un Etat, d'une nation et d'un peuple qu'elles placent au-dessus de tout et de tous.
Talaiou El-Houriyet sont un acte de foi qu'elles offrent en partage à toutes les Algériennes et à tous les Algériens ; c'est une main tendue à toutes nos concitoyennes et à nos concitoyens pour bâtir ensemble le renouveau national. Le temps n'est pas au fléchissement devant l'adversité ; il n'est pas à la reculade devant la tâche qui attend ; il n'est pas au repli sur soi et à la résignation ; il n'est pas au refus d'écoute à l'appel du devoir et à la prise de responsabilité.
C'est l'heure du changement apaisé et ordonné qui sonne pour les femmes et les hommes de bonne volonté. Et c'est le temps de l'espoir qui ne saurait mourir dans le cœur de femmes et d'hommes libres et sur une terre dont les enfants ont toujours donné, à travers sa longue histoire, les plus beaux exemples du don de soi et du sacrifice pour la gloire et la grandeur de notre pays.
A. B.


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