L'Organisation des pays exportateurs de pétrole envisage de prolonger la baisse de la production Il pourrait être question d'appliquer des quotas plus stricts en juillet si les réserves de brut américains ne diminuent pas assez. La guerre est déclarée. Les pays producteurs (Opep et hors Opep) ne se laisseront pas faire. Les Américains, qui ont repris leur production de pétrole de schiste avec comme conséquence d'inonder le marché et provoquer une nouvelle dégringolade des prix, n'auront pas les coudées franches. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole envisage de prolonger la baisse de la production de près de 1,8 million de barils par jour décidée le 10 décembre avec ses alliés non-Opep, et pourrait même appliquer des quotas plus stricts en juillet si les réserves de brut US ne diminuent pas assez. Les réserves américaines ont en effet atteint un niveau record. Elles ont progressé de 564.000 barils la semaine dernière à un niveau plus haut, alimentant ainsi l'inquiétude relative au surplus de production. Les Etats Unis ont profité de la hausse des prix du pétrole provoquée par la réduction de l'offre des pays producteurs, fortement impactés par la chute des cours, pour relancer leur machine infernale. L'application stricte depuis le 1er janvier de la décision de l'Opep de réduire sa production de 1,2 million par jour ajoutée à celle de ses alliés qui se sont engagés à réduire leur offre de 558.000 barils par jour se sont avérées «une arme» redoutable pour rééquilibrer le marché. Une première bataille des prix qui n'a pu être remportée que grâce à l'accord historique d'Alger qui s'est conclu le 28 septembre 2016 lors d'un mémorable sommet de l'Opep qui s'est tenu en marge du 15ème Forum international de l'Energie. Elle devrait en appeler d'autres. La mise sur orbite du baril risque cependant d'être compromise. L'effort de l'Opep et ses alliés qui s'échinent à éponger le surplus de pétrole qui noie le marché risque d'être contrarié par l'offensive américaine. L'Opep est disposée à ne pas rester les bras croisés. Elle contre-attaque et envoie un message clair au marché. La décision prise le 10 décembre par la «coalition Opep-hors Opep» de retirer 1.758.000 barils par jour du marché qui court en principe jusqu'en juillet sera reconduite autant de fois qu'il sera nécessaire. Tant que les Américains persisteront à inonder le marché. Une guerre d'usure annoncée. Elle semble tourner pour le moment en faveur de l'Opep et de ses alliés. A une condition. Laquelle? «Les investisseurs financiers sont très optimistes, et n'ont jamais été aussi nombreux à miser sur une hausse. Les prix sont donc très vulnérables à une correction, mais cela dépendra en grande partie de l'application de l'accord de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep)», ont déclaré les analystes du second groupe financier allemand, Commerzbank. «Les cours du Brent renouent avec le haut de la fourchette dans lequel les cours sont coincés depuis le mois de janvier», ont-ils ajouté. Les prix du pétrole progressent en effet vers un plus haut de huit semaines. Ils se rapprochaient au moment où nous mettions sous presse vers les 57 dollars convaincus vraisemblablement que la réduction de la production conduira inévitablement vers une réduction des stocks. Hier vers 11h30 à Alger, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril s'échangeait à 56,38 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, s'affichant en hausse de 39 cents par rapport à la clôture de vendredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour la même échéance enregistrait un gain de 27 cents pour se négocier à 54,26 dollars. La semaine démarre donc plutôt bien. Et c'est tant mieux pour la trésorerie de l'Algérie qui a besoin d'être renflouée. Ce qui n'est pas exclu, si le baril balance du côté de la baisse de l'offre de l'Opep et pas de la surproduction des Américains. Le match est lancé.