La présidentielle en France s'est une nouvelle fois transformée en bataille médiatique et plus précisément audiovisuelle. Comme Sarkozy en 2007 avait bien utilisé Bouygues, Lagardère et Bolloré, dix ans plus tard, Macron à son tour s'est amarré aux patrons des médias pour se faire élire en 2017. Emmanuel Macron a officiellement gagné le coeur de Xavier Niel et Pierre Bergé, copropriétaires du groupe Le Monde, il a réussi à attirer l'intérêt des autres patrons des médias MM.Dassault, Arnault, Pinault, Lagardère, Bolloré et surtout Drahi. Sa chaîne BFM TV a été la seule télévision à accompagner dans la délégation, Macron à Alger. Alors que lors du déplacement de Sarkozy, une pléiade de journalistes était du voyage. Un quotidien français a eu cette analyse très pernicieuse, «ils ont nommé à la tête des rédactions de leurs'' médias des journalistes macrono-compatibles, éventuellement macrono-indifférents, en tout cas jamais macrono-opposés, encore moins macrono-hostiles». Une façon de dire qu'il faut rétablir la réalité dans sa véritable patrie. La première à dénoncer cet état de fait est la favorite des sondages Marine Le Pen. «Dans cette élection, les médias ont choisi leur camp, ils font campagne de manière hystérique pour leur poulain», l'ex-ministre de l'Economie Emmanuel Macron, a accusé Marine Le Pen, rappelant les attaques du président américain Donald Trump contre les journalistes proches des démocrates. En France, la presse a toujours été partisane. Soit de gauche comme Canal+, Arte ou France Télévisions ou de droite comme TF1, BFM TV ou M6. Il est clair que dans cette campagne pour la présidentielle française, les médias et surtout les chaînes d'info constituent un apport important pour les candidats à l'élection présidentielle. Pour la majorité des patrons de presse, qui possède aussi bien des télévisions que des magazines comme Bolorré, Lagardère ou encore Dassault, les médias permettent à des candidats comme Macron de faire la Une de la presse papier et audiovisuelle. Une avancée qui dérange Marine Le Pen, qui voit dans cette médiatisation un vaste complot du «système» politique, judiciaire et médiatique de la gauche caviar contre sa candidate. Les patrons des médias et du show-biz utilisent même le cinéma à travers le film «Chez nous» qui dérange le FN. Dans ce film une petite ville du Pas-de-Calais rebaptisée Hénard, qui sert de décor à la fiction, reprend la ville d'Hénin-Beaumont, dont le Front national a fait son fief. La patronne du Bloc patriotique dans le film ressemble largement à la carrure de Marine Le Pen. Coécrit avec Jérôme Leroy, mettant en scène un parti d'extrême droite, «Chez nous» affiche pourtant «l'ambition de décrire dans sa complexité l'implantation d'un parti d'extrême droite dans la France de demain. [email protected]