Les nouvelles dispositions de contrôle technique automobile entreront en vigueur le 30 avril pour les véhicules de plus de 20 ans d'âge. Destiné d´abord aux véhicules à activités réglementées de transport routier et de marchandises (taxis, auto-école, poids lourds...), le contrôle technique est en cours d´extension à l´ensemble des véhicules. Seront concernés par ces nouvelles dispositions tous les véhicules utilitaires et touristiques de plus de 20 ans d'âge. Cette catégorie de voitures constitue plus de 30% du parc national estimé à près de quatre millions de véhicules. A compter du 30 avril prochain, 870.000 véhicules seront concernés par les nouvelles dispositions de contrôle technique de véhicules. L'obligation de contrôle technique avait, dans un premier temps, porté uniquement sur l'ensemble des véhicules de tourisme. Les exigences de contrôle ne portaient jusque-là que sur trois organes (suspension, freinage et direction), donnant 35 points sur les 135, au lieu des sept conditions arrêtées par la loi pour autoriser la circulation d'un véhicule. Ainsi, pour faire face à la situation dramatique qui prévaut sur nos routes, les pouvoirs publics ont décidé de renforcer le dispositif législatif et réglementaire en portant à 5 le nombre d'organes de contrôle, à compter du 30 du mois en cours. Ce qui portera le nombre de points contrôlés à 60. Cette décision entre dans le cadre de la généralisation de l'action «contrôle automobile» appliquée jusque-là uniquement pour les poids lourds et les transports publics, toutes catégories confondues. Selon M.Ali Touahri, directeur de Cota, (Contrôle technique automobile), l'opération s'effectuera au fur et à mesure. «L'opération sera échelonnée sur chaque trimestre» souligne-t-il. En termes plus clairs, le premier trimestre sera consacré aux véhicules âgés entre 19 et 15 ans. Au second trimestre seront concernés les véhicules âgés entre 14 et 10 ans et ainsi de suite. En outre, dans le cas où un véhicule n'aurait pas satisfait aux normes en vigueur, il devra subir une contre-visite dans les quinze jours jusqu'à satisfaction totale. Dans le cas contraire, le propriétaire sera dans l'obligation d'immobiliser le véhicule. Interpellé sur la possibilité de retirer définitivement de la circulation tout véhicule ne répondant pas aux normes de sécurité, M.Laghrieb, directeur de l'Enacta (Entreprise nationale de contrôle technique de véhicules) sous tutelle du ministère des Transports rappelle qu'il n'est pas légal d´interdire la circulation des anciens véhicules de plus de 20 ans même s'ils sont vétustes. «Nous sommes dans un Etat de droit, de ce fait, nul ne peut obliger quiconque à retirer son véhicule de la circulation. Il serait plus judicieux d'inciter les propriétaires de ces véhicules à le retirer d'eux-mêmes», souligne-t-il. Même si à l'heure actuelle, aucun projet de loi en la matière n'est en préparation, le département de Cherif Rahmani aura beaucoup à gagner à se pencher sur la question dans le cadre de la nouvelle politique environnementale. Par ailleurs, la mesure portant interdiction d'importation des véhicules de moins de trois ans s'inscrit dans le cadre de la réorganisation d'un des services publics les plus sensibles dans le pays, le transport en l'occurrence.Cette décision vient compléter le dispositif mis en place, il y a quelques années, et qui stipule, entre autres, l'interdiction d'importation des camions et autres poids lourds de moins de trois ans ou déjà utilisés sous d'autres cieux. Néanmoins, force est de reconnaître que si la défaillance mécanique est, certes, responsable dans une certaine mesure du nombre élevé d'accidents, il n'en demeure pas moins que le facteur humain est le plus grand responsable de la catastrophe qui sévit sur nos routes.