A la faveur de l'entrée en vigueur le 1er mars 2005 de la nouvelle loi sur la circulation routière, l'obligation de contrôle des véhicules particuliers sera applicable dès le 30 avril. Une mission confiée à l'Etablissement national de contrôle technique automobile algérien (ENACTA) qui assure, depuis sa création en 1998, la mise en œuvre de la réglementation nationale en la matière. Dans cet entretien, Abdellah Leghreïb, directeur général de l'ENACTA - cumulant 20 ans d'expérience dans le secteur des transports - apporte un éclairage à l'opinion publique sur la question du contrôle des automobiles. La problématique du contrôle technique des véhicules apparaît de plus en plus prégnante en Algérie. Qu'en est-il aujourd'hui à la faveur de l'entrée en vigueur, le 1er mars 2005, de la nouvelle loi sur la circulation routière ? En réalité, ce type de contrôle est prévu par une ordonnance qui date de 2001. Il faut rappeler que depuis février 2003, le contrôle technique est destiné aux véhicules à activité réglementée de transport routier et de marchandises : taxis, auto-écoles, poids lourds... Durant les deux années précédentes, il fallait faire de l'apprentissage et aujourd'hui nous sommes suffisamment armés pour entamer la prochaine étape. C'est-à-dire que dès le 30 avril, l'obligation de contrôle se fera étendre à l'ensemble des véhicules particuliers. Cependant, la première étape va concerner la catégorie des plus de 20 ans d'ancienneté. Ensuite, on aura celle ayant entre 19 et 15 ans, puis celle entre 14 et 10 ans, celle entre 9 et 5 ans et, enfin, celle de plus de 5 ans. Quelles seront les procédures de contrôle en la matière ? Les procédures sont celles contenues dans le cahier des charges préparé à cet effet et selon, bien évidemment, les standards internationaux. Il est vrai que les automobilistes ont déjà l'habitude de passer chez l'ingénieur des mines. A ce propos, le contrôle s'intéressait principalement à trois fonctions : le freinage, la direction et la suspension. Or et compte tenu des derniers rapports, de nombreux accidents de la route avaient pour cause des défaillances au niveau de la fonction de signalisation et celle des pneumatiques. Donc, ces deux fonctions seront désormais, elles aussi, prises en charge. Comment obliger les automobilistes à se conformer au contrôle technique de leur véhicule ? Il y a d'abord la force de la loi dont le dispositif réglementaire prévoit par exemple la mise en fourrière et même l'emprisonnement pour les contrevenants. Mais franchement nous ne souhaitons pas en arriver là. Il s'agit plutôt de faire comprendre aux automobilistes l'intérêt personnel et public à se diriger vers le contrôle technique de leur véhicule. D'ailleurs, de plus en plus de citoyens nous contactent pour cette question et c'est déjà très rassurant. Comment se feront l'organisation et le suivi des stations de contrôle ? Aujourd'hui, nous avons 114 agences agréées sur 124 demandes. Ces agences sont éparpillées sur 46 wilayas. D'ici à quelques semaines, il y aura une couverture à Tindouf et pour Illizi : des équipes mobiles de l'ENACTA assureront la mission de contrôle des véhicules particuliers. Les agences agréées obéissent à un cahier des charges et l'ENACTA assure, seulement, le suivi technique et administratif. Il s'agit pour notre organisme de renforcer l'assistance à ces agences, de multiplier nos interventions sur le terrain et de prouver l'utilité de notre mission dans le cadre de la lutte contre les accidents de la route. Qu'en est-il du traitement des informations et des statistiques, notamment la question du produit informatique pour la concentration des données ? Nous sommes en train de finaliser le réseau pour relier les agences agréées directement à l'ENACTA. A travers cette opération, notre premier objectif est de constituer une banque de données qui nous permettra d'avoir le chiffre réel du parc national automobile. Car actuellement, nous travaillons avec les chiffres fournis par l'Office national des statistiques (ONS). Quant à notre second objectif, il vise à donner la situation actuelle de ce parc à travers la lecture des différents canevas se rapportant à ce sujet. Cela deviendra un outil de travail utile pour plusieurs opérateurs et même des universitaires. Où en est-on avec l'installation des centres de formation pour contrôleurs ? Nous avons assuré, jusque-là, des formations pour 702 contrôleurs. D'ailleurs, nous allons lancer, en avril, la 8e session de formation afin de renforcer les agences actuelles et de préparer le bon démarrage de celles qui vont être agréées ultérieurement. Il faut savoir que le nombre de véhicules particuliers est de l'ordre de 750 000 sur un parc national automobile de 3,2 millions. Quels sont les partenaires étrangers de l'ENACTA pour l'acquisition de compétences dans le cadre de la mise en place du contrôle technique automobile ? Ils sont plusieurs comme la France, la Belgique ou l'Afrique du Sud. Chez les Sud-Africains, il y a une grande disponibilité à nous accompagner dans des cycles de formation qualifiante pour les ingénieurs algériens. Cela notamment dans l'aspect relatif à l'homologation des équipements des véhicules. On est aussi inscrit dans le programme Meda où le savoir-faire et l'engineering européens dans ce domaine seraient d'un grand apport pour l'Algérie.