Belkhadem doit recevoir, ce samedi, les 54 coordinateurs installés en début de semaine. Le FLN, désormais, est en train de négocier le dernier virage, avant la ligne droite vers le règlement définitif de sa crise. Dans ce cadre, son secrétariat exécutif, qui a tenu deux séances de travail en ce début de semaine sous la présidence d'Abdelaziz Belkhadem, a procédé à la dissolution effective des bureaux de mouhafadhas et de kasmas au nombre de plus d'un millier à travers le territoire national. C'est un véritable parcours du combattant qui attend ces 54 responsables désignés par Belkhadem. Des sources proches de la direction du FLN nous informent ainsi qu' «un délai d'un peu plus de deux mois a été laissé à ces derniers afin qu'ils assurent la distribution des nouvelles cartes de militants suivant des critères stricts et conformes aux statuts nouveaux adoptés lors du 8e congrès bis, dit rassembleur». Il s'agit, en premier lieu, de «nettoyer les rangs du FLN des intrus qui y ont fait florès depuis 2002, à la faveur de sa double et éclatante victoire lors des élections législatives et locales». Cette démarche, unique dans les annales du parti, répond également au souci de réunifier de nouveau les rangs, puisque les anciennes mouhafadhas et kasmas ont continué de faire cavalier seul au moment où les coordinations de l'ex-mouvement de redressement n'avaient pas cessé d'exister et d'activer avant la décision prise en ce début de semaine. Aucun compromis n'avait pu être trouvé entre les deux parties se disputant, légitimement, la direction des instances locales du premier parti du pays. Nos sources ajoutent que «pour le moment, aucune contestation ne s'est faite jour». Des petits problèmes peuvent, toutefois, surgir, aussi bien à la faveur de la redistribution des cartes qu'au moment des assemblées générales électives. C'est pour cette raison que les coordinateurs, fraîchement installés, doivent être reçus par le secrétaire général du FLN samedi prochain afin d'être officiellement informés de leurs missions. Des semaines durant, il auront à organiser des assemblées générales en faveur des militants locaux afin de leur expliquer la portée d'une pareille démarche. Ce n'est qu'après que les congrès régionaux au niveau des quelque 1550 kasmas que compte le parti auront enfin lieu. Celles-ci sont vraisemblablement programmées pour la fin mai et le début juin prochain. Les congrès des mouhafadhas, eux, suivront juste après afin qu'il soit mis un terme définitif à la crise avant le début de l'été. Cela permettra au FLN de mieux se préparer aux futures échéances électorales, notamment les élections partielles attendues en Kabylie, mais aussi le référendum populaire relatif à l'amnistie générale. Concernant ce sujet précis, nous apprenons également que «contrairement à ce qui est soutenu avec insistance par de nombreux cercles, la fronde des élus locaux de la Kabylie est loin d'être aussi importante qu'elle y paraît». Abdelaziz Belkhadem, qui a pris la peine de s'y pencher personnellement, nous dit-on encore, «a mis en avant assez de garanties en faveur de ces élus, qui ont pris des risques énormes à un moment où la situation était des plus critiques dans cette région frondeuse». Beaucoup d'élus se sont pliés à la discipline partisane. Quant aux autres, manipulés par ces cercles qui ne cherchent rien moins qu'à affaiblir l'actuel secrétaire général du FLN, ne trouveront pas d'autre choix que de se plier à la tendance générale sous peine de se retrouver isolés et de subir les sanctions des populations, mais aussi celles des autorités et des structures habilitées du FLN.