Encore une fois, ce double anniversaire sera marqué par une division dans les rangs. Les festivités commémoratives du double anniversaire du Printemps noir et du Printemps amazigh ont débuté hier, à travers l'ensemble de la région de Kabylie. Plusieurs actions ont été initiées par-ci par-là à l'effet de célébrer une date symbole qui marque les étapes importantes de l'histoire de la région en particulier et du pays en général. Encore une fois, ce double anniversaire sera marqué par une division dans les rangs des animateurs de la vie politique de la région, qui divergent non pas sur l'essentiel, à savoir l'aboutissement des revendications citoyennes contenues dans le document d'El Kseur mais sur la démarche à suivre pour la concrétisation. Si pour bon nombre d'observateurs, ces tendances sont un signe vital d'une société qui a toujours prôné la pluralité comme mode de fonctionnement, il n'en demeure pas moins que sur le terrain il y a de quoi «perdre le nord», tant les discours sont contradictoires sur fond d'une tension persistante. Alors qu'on s'attendait à une issue heureuse à la faveur du lancement du dialogue que personne ne rejette d'ailleurs, force est de constater que sur le terrain c'est tout à fait le contraire qui se produit. La population, qui a marqué son mécontentement à travers son repli, est à présent sollicitée de part et d'autre pour gonfler les rangs en participant aux actions initiées. Va-t-elle répondre aux appels pour marquer sa préférence et provoquer la décantation ou restera-t-elle chez elle, marquant pour la énième fois sa désapprobation quant à l'évolution de la situation? Autant de questions dont nous ne manquerons pas d'avoir la réponse dès demain 20 avril. L'autre fait nouveau, qui marque cet anniversaire, reste le bras de fer né d'un accord portant sur la sixième incidence du MC. La dissolution des assemblées issues du scrutin du 10 octobre 2002, que les uns veulent et que d'autres rejettent, fait monter chaque jour la tension et le 20 avril peut constituer une occasion pour les ennemis de la stabilité d'envenimer la situation. Un autre événement, qui caractérise le 25e anniversaire du Printemps amazigh, s'est produit hier à Tizi-Ouzou. Ahmed Ouyahia, chef du gouvernement vient de casser le tabou d'une interdiction de la région aux officiels. Le recueillement, qui a eu lieu hier sur la tombe de Guermah Massinisa et qui a regroupé les représentants de l'Etat et les délégués des archs dans de très bonnes conditions, est à lui seul une porte ouverte sur un avenir plus serein mais aussi riche pour la région qui n'a pas d'existence sans l'Algérie et vice versa.