La tendance des archs dite «dialoguiste» a marqué la journée d'hier par un meeting populaire. Les délégués du mouvement citoyen des archs de Kabylie étaient, hier, au rendez-vous commémoratif du 4e anniversaire de l'interpellation et de l'arrestation des trois lycéens d'Amizour et leur professeur d'EPS. Cette manifestation, qui s'inscrit aussi dans le cadre des festivités du double anniversaire du Printemps noir et du Printemps amazigh, a connu, comme les précédentes, un succès relatif et a été marqué par la présence de l'ensemble des acteurs animant les structures des archs. C'est en fait l'événement de clôture des festivités commémoratives du 25e anniversaire du Printemps amazigh. Comme il fallait s'y attendre, l'autre tendance a tenté de marquer sa présence par une marche et une grève auxquelles les citoyens d'Amizour n'ont visiblement pas répondu. Une trentaine de jeunes ont arpenté la ville d'Amizour en direction du lycée d'origine des trois lycéens arrêtés le 22 avril 2001. Le passage devant l'esplanade de la Maison de la culture Malek-Bouguermouh, où se tenait l'autre meeting des archs, s'est fait en douce. Il ne pouvait en être autrement, si l'on compare la mobilisation des deux parties, elle démontre également le caractère démocratique des citoyens de cette ville pionnière du combat démocratique dans la région. La tendance des archs dite «dialoguiste» a marqué la journée d'hier par un meeting populaire qui, même s'il n'a drainé qu'une foule moyenne, a néanmoins réuni toute la famille des archs qui a défendu magistralement l'option du dialogue. «Nous sommes là pour rendre hommage aux jeunes interpellés avec leur professeur», déclare un intervenant qui, comme ses camarades, n'a pas tari d'éloges à l'égard de la ville d'Amizour et ses habitants. Qualifié de «jardin de démocratie», «d'avant-garde du combat identitaire», Bezza Benmansour tonnera que, «chaque fois qu'il y a une lutte, elle prend racine à Amizour». Plus loin, les nombreux orateurs reviendront sur le processus du dialogue. «Il y a un temps pour chaque chose», clamera l'un d'entre eux pour signifier que l'heure est à présent au dialogue. «Nous ne sommes pas de ceux qui rencontrent Ouyahia la nuit», soutient Bezza Benmansour, avant d'expliquer: «Nous sommes pour le dialogue en notre nom et dans la transparence totale», sous les applaudissements de l'assistance qui commençait à devenir plus importante. Farès Oudjedi soulignera sa fidélité au serment des martyrs. Pour lui, «le 20 avril a montré le choix du peuple». D'autres délégués, dont le père de Guermah Massinissa et Rachid Allouache, ont tous abondé dans le même sens, mettant en exergue les acquis arrachés et d'autres qui ne peuvent que faire avancer notre région dans l'ouverture démocratique. Ainsi s'achèvent les festivités du double anniversaire du Printemps noir et amazigh dans de bonnes conditions. Les appréhensions nées de division des rangs des archs se sont vite dissipées pour laisser place à une quiétude qui augure des lendemains meilleurs. A l'exception des incidents d'Akbou, sans grande importance, aucun dérapage n'est à signaler. Signalons enfin que les archs tiennent aujourd'hui un point de presse à la permanence de la Cicb à Béjaïa pour évaluer la situation au lendemain du 20 avril. Nous y reviendrons.