El Hadjar renaît de ses cendres La relance de l'entité économique intervient au moment où la polémique quant à son redémarrage a fait couler beaucoup d'encre. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a procédé ce lundi, en marge de la tenue des travaux de la 20éme tripartite qu'a abritée la wilaya d'Annaba, à la remise en service du haut-fourneau numéro deux du complexe sidérurgique d'El Hadjar. L'opération a été assistée par plusieurs ministres ainsi que le patron de l'Ugta. Dans une ambiance exceptionnelle, Abdelmalek Sellal s'est adressé pour l'occasion aux sidérurgistes dans un discours porteur de plusieurs messages: «Le complexe sidérurgique d'El Hadjar a été construit après la fin de la colonisation, grâce au président Houari Boumediene et l'actuel chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika», a souligné Sellal. Estimant que cet acquis est une réponse directe au colonialisme sur les capacités et moyens dont disposent l'Algérie et son peuple.«Aujourd'hui est un grand jour car le complexe d'El Hadjar est revenu de loin grâce à vous les travailleurs», a ajouté le Premier ministre. Sans omettre de rendre hommage au défunt syndicaliste Larkem, Abdelmalek Sellal a exhorté les travailleurs du complexe Sider d'El-Hadjar à «préserver» l'outil de travail que représente cette base industrielle, la qualifiant d'«acquis économique et historique». Il a rappelé, lors d'un rassemblement avec des milliers de sidérurgistes, que la réhabilitation du complexe a été décidée «grâce à la volonté» du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et par un investissement public global de l'ordre de 720 millions de dollars. Une décision pour la préservation de ce fleuron, mais surtout «symbole» de l'industrie métallurgique en Algérie. Retraçant les perspectives économiques en matière d'industrie métallurgique, Abdelmalek Sellal a affirmé qu'avec l'entrée en production de l'usine sidérurgique de Bellara (Jijel) et Bethioua (Oran), l'Algérie pourra exporter de l'acier. «Avec le complexe d'El-Hadjar, de Bellara et de Bethioua les perspectives s'annoncent prometteuses pour la sidérurgie algérienne. Cela va permettre à l'Algérie de devenir un pays exportateur dans ce domaine», a-t-il fait savoir. Estimant à travers la réhabilitation d'El Hadjar, que le message doit parvenir à tous les Algériens, et «qu'en période de crise, il existe des hommes qui ont défendu les acquis de l'Algérie et son économie». Dans l'élan de sa visite, le Premier ministre s'est rendu au groupe Attia, implanté dans la localité de Bargouga, où il a procédé à l'inauguration d'une unité de profilés en cornières, fers plats et tubes carrés d'une capacité de production de 150.000 tonnes/an. Sur le même site relevant du même groupe, Abdelmalek Sellal a visité une aciérie électrique en cours de réalisation d'une capacité de production de 60.000 tonnes/ an. Cet investissement industriel privé vient prêter main forte à l'industrie à l'est du pays, notamment pour le complexe Sider d'El Hadjar à Annaba. Ce dernier, après un arrêt de 15 mois vient de reprendre son activité métallurgique. Rappelons que la relance de cette entité économique intervient au moment où la polémique quant à son redémarrage a fait couler beaucoup d'encre. Revenant de très loin, l'usine de sidérurgie a enfin retrouvé l'usage de son poumon, le haut-fourneau numéro deux en l'occurrence, en prévision d'une production de 1,2 million de tonnes/an. Une reprise qui, notons-le, a été tributaire de plusieurs contraintes techniques et financières. Le processus d'entretien et de modernisation des équipements du numéro un de l'industrie en Algérie, était à l'arrêt depuis septembre 2015. Ce dragon en acier est arrivé, pour sa réhabilitation et modernisation, à bout d'une enveloppe financière de plus d'un milliard de dollars. Une opération lancée rappelons-le, dans le cadre d'un plan d'investissement engagé par les pouvoirs publics au profit de cette importante base industrielle. Le projet de modernisation et de réhabilitation du HF numéro deux affiche au moment de la mise sous presse un taux d'avancement des travaux de 99%. Ce plan d'investissement a été lancé, rappelons-le, suite à l'épuisement total des équipements de l'usine sidérurgique. Situation héritée d'un accord de partenariat avec ArcelorMittal, qualifié à plus d'un égard de fiasco. Du fait que, depuis la prise des commandes du complexe d'El Hadjar en 2000, par le géant de l'acier Lakshmi Komar, dans le cadre d'un partenariat régi par la règle des 49/51%, ce partenaire n'avait injecté aucun fonds pour, au moins l'entretien des équipements de production. Conséquence directe sur les niveaux de production annuelle de 300.000 tonnes d'acier liquide du complexe. Voué à la faillite, voire même à la fermeture, le gouvernement algérien intervenant en sapeur-pompier, et pour éviter la fermeture de l'usine et la mise au chômage de milliers de sidérurgistes a opté pour la résiliation de l'accord de partenariat en 2015 et la reprise de la totalité du capital du complexe. Ce dernier, après un arrêt qui n'a que trop duré, le revoilà de service, en perspective d'une production de 1,2 tonne/an d'ici la fin mars. Une production appelée à doubler pour atteindre les 2,2 millions de tonnes à l'horizon 2020 et à créer plus de postes d'emploi, pour atteindre les 6100 postes.