L'instance qui gère les compétitions nationales pratique la politique du deux poids, deux mesures. Depuis de nombreuses années, il existe un comité intersectoriel de lutte contre la violence dans les stades dont le président est le ministre de la Jeunesse et des Sports. Parmi les membres de ce comité, il y a des représentants des instances qui gèrent le football national. La fédération bien sûr, mais, également la Ligue nationale. A chaque fois que la violence refait surface, cette structure est réactivée en vue de trouver des solutions pour l'endiguer. Il est, dans cette perspective, demandé aux deux instances du football de mettre en pratique un arsenal réglementaire en vue de sanctionner tous ceux qui encouragent et fomentent la violence dans les espaces sportifs. Les textes existent et ne demandent qu'à être appliqués. Seulement, il faudrait qu'il y ait les hommes pour qu'une telle initiative soit réalisée. Les compétitions nationales de football sont du ressort de la LNF. C'est donc elle, au premier chef, qui est concernée par cette lutte contre la violence dans les stades. Or, au vu de ce qui se passe dans les compétitions nationales, nous sommes forcés d'affirmer que la LNF ne fait rien pour endiguer le phénomène. Nous irons jusqu'à dire qu'elle l'encourage par certaines de ses décisions où la politique du deux poids, deux mesures est appliquée avec une facilité déconcertante. Jeudi dernier, a eu lieu le match MCA-CSC marqué par des jets de projectiles par le public du Mouloudia sur le terrain. L'arbitre a, d'ailleurs, dû interrompre la rencontre deux fois avant de la reprendre. Il se trouve que le public mouloudéen est un multirécidiviste. Son club a, plusieurs fois, été sanctionné par une suspension de terrain et par des matches à disputer, à domicile, à huis clos. Les règlements généraux sont clairs et précis sur le sujet : à chaque récidive en matière de violence, la sanction s'amplifie. Il était, donc, normal de s'attendre à une peine très lourde envers le club algérois à la suite de son match contre le CSC. Or, par on ne sait quel tour de passe-passe, la Ligue nationale a décidé de ne donner qu'un seul petit match à disputer à huis clos pour le Mouloudia. A quoi obéit un tel scénario? On peut croire, par là que la Ligue nationale a manqué de cran. La peur de se mettre à dos le club algérois aurait été la plus forte. Mais il paraîtrait qu'elle s'en est tenue au rapport de l'arbitre du match, M.Djaballah, qui n'aurait rien signalé dans son rapport. Si cela venait à être vérifié, cet arbitre devrait être radié du corps arbitral car si rien d'anormal ne s'était passé au stade de Boghine ce jour-là, qu'il nous explique pourquoi il a interrompu la partie deux fois. Et puis, rapport ou pas, la LNF pouvait s'en référer aux images de la télévision puisque la Fifa recommande un tel procédé lorsqu'il s'agit de traiter des affaires de discipline. En tout cas, pauvres A. Boussaâda, HB Chelghoum Laïd et MC El Eulma dont les supporters ont eu la malencontreuse idée de «bouger» dans le mauvais sens et qui ont subi les foudres de cette LNF. Pauvre IRB Hadjout qui avait, en son temps, été sanctionné lourdement sans même avoir été entendu. Pauvre JSK qui a, récemment, joué presque toute une saison hors de ses bases parce que ses supporters s'étaient montrés turbulents. Il n'a suffi que d'un geste de leur part pour que ces clubs écopent du maximum. Les supporters mouloudéens peuvent, eux, tout casser, balancer n'importe quoi sur le terrain, obliger l'arbitre à arrêter un match, leur club s'en tirera, en chaque occasion, avec une peine très légère. Et avec cela, il se trouve des gens dans cette LNF, dont son président, qui vous diront, la main sur le coeur, qu'ils font tout pour combattre la violence dans les stades. On voit bien comment ils s'y prennent. Incontestablement, tous les casseurs du football algérien ont de beaux jours devant eux et le ministre de la Jeunesse et des Sports ferait mieux de mettre au placard, d'une manière définitive, le fameux comité intersectoriel de lutte contre la violence dans les stades.