Le sujet de la violence dans les stades refait surface avec le démarrage des compétitions, ce week-end, et toutes les craintes qu'elles charrient inéluctablement. Il faut dire que les scènes de hooliganisme et de vandalisme enregistrées la saison précédente sont encore présentes dans les esprits au point où bon nombre d'observateurs redoutent déjà la reprise des championnats de DI et de DII. C'est ainsi que la fièvre du foot, née auparavant de la passion des Algériens pour ce sport-roi en Algérie, s'est transformée, ces dernières années, en un véritable cauchemar et ce, à tout point de vue. Déjà sur le plan des résultats, il n'y a vraiment pas de quoi pavoiser et la négation du fair-play est venue assombrir davantage les horizons du football. Du coup, à la veille du coup de starter, prévu demain et après-demain, les responsables du football croisent déjà les doigts pour que l'exercice 2003-2004 ne soit pas également une tache noire avec toutes les répercussions que cela engendre fatalement sur le plan de la crédibilité et de la fiabilité des structures dirigeantes. Cette hantise est d'ailleurs très perceptibles dans l'instruction ministérielle envoyée par le nouveau ministre de la Jeunesse et des Sports, M. Mohamed Alalou, aux walis. Le nouveau patron du MJS, conscient du danger qui guette son département, a appelé dans cette instruction “tous les acteurs du mouvement sportif national ainsi que toutes les structures en charge de la sécurité publique, en vue d'une vigilance et d'une mobilisation accrue et permanente visant à l'éradication de ce phénomène qui menace les fondements mêmes du sport national”. Pour prendre les devants et tenter de dissuader les gladiateurs du foot, le département de M. Alalou a déjà réuni, le 9 août dernier,s le comité national de coordination intersectoriel pour la prévention de la violence dans les enceintes sportives, pour rappeler la nécessité, entre autres, de redynamiser la commission de wilaya d'homologation des installations sportives qui doit assurer la sécurité et “prendre des mesures conservatoires pouvant aller jusqu'à la fermeture de l'infrastructure qui présente des manquements graves à la sécurité”. Le MJS ordonne aussi “l'interdiction d'accès aux stades aux mineurs de moins de 14 ans et la systématisation de la fouille des spectateurs”. Cependant, comme l'avoue le ministre lui-même, “les dispositions citées ne constituent qu'un minimum en matière de mesures de prévention et de lutte contre la violence dans les stades”. Ce sont des dispositions pratiques indispensables, mais qui restent insuffisantes si elle ne sont pas accompagnées d'une prise de conscience collective de la nécessité d'éradiquer ce fléau. À ce titre, et on a eu à le constater lors de l'exercice précédent, des actions similaires ont été soi-disant menées, mais le résultat fut un fiasco. Au fil des journées, la violence prenait de plus en plus d'ampleur causant même des pertes humaines. Aujourd'hui, il ne s'agit donc pas de mettre en avant des intentions, et des mesures connues de tout le monde mais d'inviter les autorités locales et les pouvoirs publics à assumer leur rôles de garant de la sécurité des personnes. C'est la démission des instances dirigeantes et des autorités qui a contribué au développement de la “maladie du foot” au point où n'importe quel président de club, entraîneur ou simple joueur peut mettre le feu aux poudre à chaque fois que le résultat ne l'arrange pas. Avec des enceintes sportives obsolètes et un environnement sportif à l'esprit clubard, le football algérien a été sacrifié. Malgré l'existence de textes juridiques, d'ordonnances et autres circulaires, les fauteurs de trouble sont restés impunis alors que la loi, normalement, prévoit de lourdes peines pour le simple délit d'envahissement de stade. C'est là où le bât blesse. Alors Monsieur Alalou, avant de parler de mesures à prendre, il serait peut-être plus indiqué de voir d'abord s'il existe vraiment une réelle volonté politique de faire sortir le football du marasme et de la médiocrité. S. B. Demain, spécial DI À l'occasion de la reprise du championnat national de première division, Liberté publiera, demain, un dossier spécial sur les 16 clubs de l'élite.