Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad al-Hussein, a appelé hier à l'établissement d'une commission d'enquête sur les violences contre les civils en République démocratique du Congo (RDC). «Mon bureau a récemment signalé un certain nombre de graves violations des droits de l'homme dans les provinces de Kasaï et Lomami», a déclaré M. Ra'ad al-Hussein, devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU. Félicitant le gouvernement «d'avoir pris rapidement des mesures pour enquêter», il a exhorté «le Conseil à établir une commission d'enquête», notamment après des rapports faisant état de violations graves et la découverte de trois charniers dans la région. Il a également indiqué que son «bureau surveillera attentivement les développements judiciaires concernant les actions des forces de sécurité qui ont entraîné la mort de plus de 100 personnes en septembre et en décembre». Le Haut-Commissaire a par ailleurs déploré qu' «aucun progrès véritable n'a été accompli» dans le contexte de l'accord conclu le 31 décembre entre le pouvoir et l'opposition. Ce compromis prévoit que le président Joseph Kabila, dont le mandat s'est achevé le 20 décembre et à qui la Constitution interdit de se représenter, restera en place pour une année supplémentaire. En contrepartie, l'opposition doit diriger un gouvernement de transition jusqu'aux nouvelles élections prévues fin 2017. En février, M. Ra'ad al-Hussein avait appelé la RDC à mettre un terme aux «violations massives des droits de l'homme», rapportant l'existence d' «allégations crédibles de violations massives des droits de l'homme dans les provinces du Kasaï, du Kasaï-central, du Kasaï-oriental et de Lomami».