A la différence des échéances précédentes, les têtes de listes sont occupées par de nouvelles figures. Bien avant le lancement officiel de la campagne pour les législatives du 3 mai prochain, les candidats ont commencé à «draguer» les électeurs. L'administration, de son côté apeurée par la hantise d'un boycott collectif multiplie les opérations de sensibilisation à travers des affiches et des banderoles fixées aux quatre coins des villes et des villages. Pour rappel, 20 partis politiques et une liste indépendante sont engagés dans la course aux neuf postes de députés au Parlement. A la différence des échéances précédentes, les têtes de listes sont occupées par de nouvelles figures, notamment pour le FLN. Effectivement et à la surprise générale, aucune figure de la politique locale ne figure sur la liste du vieux parti. Pour les initiés, ce renouvellement et ce rajeunissement à la direction locale de l'ex-parti unique «mobilisera les électeurs et permettra au parti de rafler la mise», pense un partisan du Front. Un autre voit en cette décision la mise à l'écart de l'ancien ministre du Tourisme Mohamed Seghir Kara, le député sortant Ould Hocine comme un coup de frein qui coûtera des voix au parti au profit de l'éternel frère ennemi qui a postulé avec une figure emblématique de la politique à Bouira, en la personne du docteur Bouha. «Les militants du FLN ne sont pas unanimes quant au choix fait par la direction nationale. Il n'est pas impossible de voir leurs choix se porter sur les autres candidats», commente un militant élu à l'APW. Le FFS de son côté, vit une crise interne aiguë due au choix d'une tête de liste native de Chorfa, une ville où s'est présenté également l'ex-maire sous la coupe du RCD en les personnes de Bahloul et de Akkache Yahia. «L'électorat de la région est et sera partagé entre ces deux partis quand les autres régions de la wilaya axeront leurs choix sur les candidats des deux partis de la coalition présidentielle», pense un militant du FFS élu à l'Assemblée populaire communale. De même, l'arrivée aussi sur la scène de jeunes cadres comme le maire actuel de Bouira, Oulmi Hakim, sous la bannière du parti des jeunes ou Khendriche Amar sous les couleurs d'El Moustakbel... peut changer la donne et créer la surprise. L'alliance HMS- le Renouveau peut aussi glaner des sièges surtout que la mouvance islamiste peut s'enorgueillir de posséder un électorat fidèle.Concernant le spectre du boycott, les avis diffèrent entre fervents partisans d'une participation massive et ceux qui considèrent que ce vote ne sera qu'une continuité et ne différera en rien des précédents. Pour les partisans d'une participation massive, ils justifient cela par l'apparition de nouvelles têtes. «Ceux qui ont été choisis sont d'humbles personnes qui n'ont pas versé la chkara''» pour figurer sur les listes. Les candidats sont jeunes et intellectuels; ces deux facteurs sont une condition vitale à une assemblée de niveau. Pour cela il faut voter», pense un jeune fonctionnaire. Pour les détracteurs, le fait de continuer à voter des listes fausse les calculs. «Certes les postulants sont dans leur grande majorité crédibles, mais ils resteront otages des directives de leurs formations politiques. Quand on voit sur les plateaux et lors des débats, le niveau des représentants de ces partis politiques, je suis tenté d'éteindre mon poste et de me permettre une grasse matinée le 4 mai prochain», pense et déclare un syndicaliste. Au milieu de ces avis opposés, certains candidats ont déjà entamé leur campagne en se rendant aux funérailles en s'affichant dans les mosquées et en distribuant des bises à tout bout de champ. L'administration de son côté, multiplie les opérations de sensibilisation à travers des affiches et des banderoles accrochées un peu partout.