L'insuffisance rénale, cette maladie silencieuse, se place sur le podium des maladies du siècle en Algérie, avec 460 nouveaux cas chaque année. Entre diagnostic et prise en charge, ils sont 13.000 insuffisants rénaux en attente d'une greffe, dont près de 90% d'entre eux sont hémodialysés, sur plus de 1,800 million d'Algériens à souffrir de diverses pathologies rénales en Algérie. Un constat alarmant au vu du grand retard qu'accuse l'Algérie en matière de greffe du rein, en l'absence d'un plan national de greffes. Cette année, l'Algérie a célébré la Journée mondiale du rein, avec plusieurs conférences sur le thème, présentées et débattues par des spécialistes en néphrologie dans plusieurs wilayas du pays, à l'Est notamment. Les interventions et les débats ont porté sur toutes les questions liées à la maladie; depuis les techniques de prise en charge, la dialyse péritonéale, l'hémodialyse, la greffe rénale, jusqu' aux conditions d'admission des malades, en passant par les besoins d'une bonne répartition des consultations pour le diagnostic et la prévention. Mais en l'absence d'une carte sanitaire de néphrologie, aux fins de répartir les centres de dialyse du mieux possible, selon la prévalence de la maladie à travers le pays, demeure un handicap majeur pour les professionnels. Car le boom que connaît cette maladie commence à déséquilibrer les moyens d'accueil dans les structures de soins d'hémodialyse, surtout avec l'évolution que connaissent le diabète et l'hypertension artérielle, premières causes de l'insuffisance rénale chronique. A titre d'exemple, le CHU d'Annaba, où le flux des insuffisants rénaux depuis les wilayas, de Guelma et d'El Tarf. Pour le CHU d'Annaba, il est fait état de 6.000 consultations/ an, selon le professeur A. Atik. Pour les hémodialysés, notre interlocuteur a révélé «13 500 séances, dont 2 250 régulières. Bien que l'équipement d'hémodialyse réponde relativement à la demande, il n'en demeure pas moins qu'il a grandement besoin d'être renouvelé», a précisé notre interlocuteur. Le CHU fait 13.500 séances d'hémodialyse, dont 2250 régulières. Des chiffres, notons-le, retenus sur le flux des patients des autres wilayas de l'Est en quête d'une séance d'hémodialyse ou de transplantation rénale. Cette dernière si délicate qu'elle soit, non en l'intervention elle-même, mais en raison de l'insuffisance des dons. Notons qu'au cours des 10 dernières années, le nombre de malades a triplé, passant de 3000 cas à plus de 12 000 personnes inscrites sur la liste d'attente. Aujourd'hui, l'urgence est de mettre en pratique un dispositif permettant le prélèvement d'organes sur des cadavres, afin de venir à la rescousse des 12 000 insuffisants rénaux qui attendent d'être greffés. Bien que le chiffre ait augmenté de 70% par rapport aux trois dernières années, il demeure néanmoins insignifiant par rapport au nombre de malades. D'où l'impérative sensibilisation et l'adaptation de la société au don d'organes à partir d'une personne décédée. Ce dernier point reste prisonnier de l'état d'esprit et de la culture, des familles, refusant à consentir à un prélèvement sur le cadavre de leur proche. Acte autorisé par la législation algérienne et la religion musulmane. Un fait qui jusqu'à la mise sous presse, place le CHU d'Annaba en pole position en matière de transplantation rénale. C'est ce qu'a révélé le professeur A. Atik, spécialiste en néphrologie «le service néphrologie du CHU d'Annaba a une renommée nationale et internationale». Chiffrant ses propos, notre interlocuteur a fait état de 32 implantations rénales en 2016. Un nombre renseignant sur la maîtrise des techniques chirurgicales de pointe. Pour rappel, la wilaya d'Annaba à l'instar des autres wilayas du pays, a célébré la Journée mondiale du rein, en se focalisant sur l'effet de l'obésité sur le rein. Les travaux de la journée qu'a abrité jeudi, le Palais de la culture d'Annaba, ont traité des sujets en rapport direct avec le thème «Rein et obésité». Professeurs et docteurs en néphrologie, représentant le CHU d'Annaba, le CHU de Béni Messous à Alger et le CHU de Tizi Ouzou, ont traité de l'obésité en tant que pathologie aux conséquences directes sur le système rénal.