Les citoyens souhaitent voir des candidats crédibles, jeunes et frais et qui sont porteurs d'une vision d'avenir. Quand le cuisinier touille toujours le même plat, les clients se lassent et changent de restaurant. La situation est similaire pour un parti politique: quand l'offre politique est désuète, le peuple fuit la politique! Les citoyens ne se bousculent pas pour s'engager dans un parti. Les dysfonctionnements des partis politiques ne favorisent pas l'arrivée de nouveaux adhérents qui optent plutôt pour des associations caritatives, sportives ou autres. L'engagement politique est de moins en moins attrayant que d'autres formes d'engagement, à cause d'une démocratie interne défaillante au sein des partis, et de l'éloignement des préoccupations des Algériens. Par ailleurs, les luttes internes et autres stratégies de pouvoir sont prépondérantes dans les partis. Elles participent à la création d'une culture très spécifique dans laquelle il est difficile d'entrer pour des nouveaux adhérents auxquels on réserve un accueil très sommaire, surtout s'ils ont de réelles compétences! La confection des listes pour les législatives du printemps prochain, sont la preuve du confusionnisme qui règne dans les partis politiques, en panne de boussole. Ces législatives sont les premières à l'ère de la nouvelle Constitution, une Constitution qui trace les jalons d'un Etat moderne et démocratique, une Constitution promise et voulue par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Le président Bouteflika a donné des instructions fermes pour faire de ces élections un scrutin exemplaire respectant le choix du peuple. Le gouvernement a réuni toutes les conditions pour la réussite de cette importante consultation. Quant aux partis politiques, ils sont dans l'obligation de se surpasser pour être à la hauteur des enjeux majeurs d'aujourd'hui. Les pouvoirs publics ont suivi à la lettre les directives du chef de l'Etat, ils ont rempli leur mission. Désormais, c'est aux partis politiques qu'incombe la responsabilité de faire voter les électeurs! Les partis politiques, seront les seuls responsables d'un éventuel faible taux de participation aux élections, lequel serait jugé «politiquement incorrect». L'élection du 4 mai prochain sera-t-elle annonciatrice d'un big bang politique et idéologique? Les candidats à la députation proposent quoi au pays? L'innovation politique tant attendue sera-t-elle au rendez-vous? Ce sont tant de questions qui interpellent les candidats. Les citoyens souhaitent voir des candidats crédibles, jeunes et frais et qui sont porteurs d'une vision d'avenir. Fini le bal des impostures, le peuple ne veut plus de ce député qui flotte à 5 centimètres au-dessus du sol, et qui pense que sa candidature est d'essence divine! L'espoir est grand de voir que ces élections soient l'occasion de faire accéder les gens crédibles à la politique et non aux partis. Même si le débat d'idées tant attendu ne sera pas pour cette fois-ci, les candidats doivent faire l'effort d'expliquer ce qu'ils comptent faire une fois élus, qu'ils déclinent la colonne vertébrale de leur programme, qu'ils innovent, en faisant de la politique autrement. L'espoir est grand aussi, d'en finir avec des programmes partisans flous, sans aucune consistance, dont on ne sait jamais ce qui dans les propositions relève du cynisme, de l'enfantillage ou de l'enfumage. Le peuple algérien veut un discours politique plus articulé, plus censé, avec une vision et une stratégie, mesdames et messieurs les futurs députés, vous qui voulez incarner la nation, innovez! Osez! Finissons-en avec la burkinisation de la politique et passons aux vastes et grands défis qui se posent à l'Algérie!