Daesh est pris au piège à Mossoul dont le dernier accès est coupé Depuis le lancement de l'offensive en octobre 2016 pour la reprise de la seconde ville d'Irak où Daesh avait proclamé ce khalifat en 2014, plusieurs étapes ont été franchies dont la première a concerné la libération de la ville chrétienne de Qaraqosh. Les forces irakiennes ont annoncé samedi avoir découvert un charnier dans la prison de Badouch, près de Mossoul, contenant les corps de centaines de personnes exécutées par les terroristes du groupe Etat islamique (EI). En fait, il y a eu plusieurs dizaines de fosses communes, avec plusieurs centaines de corps, qui ont été découvertes au fur et à mesure des opérations lancées pour reprendre à l'EI les larges pans du territoire dont il s'était emparé depuis juin 2014. Ainsi, dans un rapport publié en mars 2015, l'ONU avait fait état de la mort d'environ 600 hommes, exécutés par l'EI quand le groupe terroriste s'était emparé de la prison de Badouch, majoritairement des chiites, assassinés dans un ravin, en juin 2014. L'EI avait d'ailleurs détenu, dans cette même prison, des centaines de femmes yazidies. D'autres charniers, comme Hammam al Khallil et Khefsa ont été découverts. A Badouch, ce sont les milices chiites de Hachd al-Chaâbi, un groupe paramilitaire progouvernemental qui ont alerté sur l'existence de ce charnier. Cette triste découverte confère une dimension d'urgence supplémentaire à l'avancée des troupes d'élite qui peinent à investir la zone Est de Mossoul tant il faut veiller à protéger la population civile dont un grand nombre n'a pu fuir avant le début des combats. Après plusieurs annonces d'une reprise imminente, force est de constater que la progression de l'armée irakienne, appuyée par la coalition internationale et plusieurs factions combattantes arabo-kurdes, rencontre une forte résistance des terroristes de l'EI qui tente, de sauver les ultimes recoins de son khalifat. Depuis le lancement de l'offensive en octobre 2016 pour la reprise de la seconde ville d'Irak, où Daesh avait proclamé ce khalifat en 2014, plusieurs étapes ont été franchies, dont la première a concerné la libération de la ville chrétienne de Qaraqosh. Un mois plus tard, l'armée irakienne est entrée à Mossoul, du côté est, alors même que Abou Bakr al Baghdadi exhortait ses troupes à résister jusqu'au «martyre». Toujours en novembre, les peshmergas (combattants kurdes) s'emparaient de Bachiqa tandis que l'armée prenait possession du site antique de Nemrod, joyau de l'Antiquité situé à 30 km de Mossoul. Et fin novembre, les éléments du Hachd echaâbi (Mobilisation populaire), la coalition de milices chiites, parvenaient à couper l'axe d'approvisionnement de Daesh entre Mossoul et Raqqa en Syrie, à 400 km de là, via Deir Ezzor. Après une pause de deux semaines, les combats ont repris fin décembre, lorsque l'armée irakienne s'est emparée grâce à la seconde offensive de la partie orientale de Mossoul, au prix de combats d'une violence inouïe et d'une riposte de Daesh avec de multiples attentats kamikazes, faisant plusieurs centaines de morts. Mesurant l'ampleur des affrontements, la coalition internationale a porté à 450 le nombre de conseillers militaires pour mieux «encadrer» les assauts des troupes irakiennes et alliées. Coup sur coup durant le mois de janvier, les troupes d'élite ont gagné le Tigre, repris l'université et le tombeau de Jonas, un important sanctuaire détruit par les hordes de l'EI. Fin janvier, le porte-parole du service de contre-terrorisme irakien (CTS), fer de lance de l'offensive, confirmait la reprise totale de la partie Est de Mossoul. Entre-temps, le Premier ministre Haider al Abadi parachevait les préparatifs de la troisième offensive destinée à reprendre la zone ouest de Mossoul où vivent 750.000 habitants terrorisés par Daesh qui n'a pas lésiné sur les exécutions sommaires, l'usage de boucliers humains et autres crimes barbares. Le 20 février, ce fut la reprise du village d'Al Bousseif où Daesh avait bâti sa base principale du Sud, suivie de celle de l'aéroport et de la base d'al Ghazlani. Et tout récemment, la progression s'est caractérisée par l'entrée dans des bâtiments importants comme le siège du gouvernement et le musée vandalisé par les terroristes de la province de Ninive. Lente, mais inexorable, l'avancée de l'armée irakienne signe de jour en jour la mort prochaine de Daesh en Irak et son corollaire imparable en Syrie car la pression sur l'organisation terroriste est double, contraignant Daesh à se battre sur plusieurs fronts sans grand espoir de s'en sortir, l'ombre de la défaite à Mossoul se reflétant de l'autre côté de la frontière irako-syrienne, à Raqqa où les tambours de la guerre ne vont pas tarder à battre à l'unisson.