Le président du Sénat a donné les consignes à suivre aux sénateurs dans l'élaboration du règlement intérieur de l'institution parlementaire de manière à rendre le travail législatif plus rigoureux. Ils sont appelés à se corriger eux-mêmes. Les sénateurs seront tenus prochainement de faire preuve de discipline. L'absentéisme et le nomadisme politique, deux phénomènes qui embarrassent sérieusement les deux chambres du Parlement, seront mis dans la liste des interdits. Lors d'une première séance consacrée hier par la commission juridique du Sénat à ce projet, le président a beaucoup insisté sur ces deux points. Abdelkader Bensalah a chargé les sénateurs pour mettre un terme à ce problème. «Nous sommes obligés d'être audacieux pour mettre fin à la situation gênante que vit le Parlement», a-t-il affirmé en avouant que l'absentéisme n'est pas un signe de bonne santé de l'institution de l'Etat. «Il faut légiférer l'obligation de présence pour les membres du Conseil de la nation dans les commissions et les séances plénières, et ce, en application des dispositions de l'article 116 de l'amendement de la nouvelle Constitution», a martelé Bensalah en appelant les membres de la commissions à respecter cette note. Il a même demandé à s'imprégner des expériences des autres Parlements pour trouver une solution à ce phénomène qui entrave sérieusement le travail de l'institution législative. Le nomadisme politique est un autre fléau qui sera radié de la pratique parlementaire. Bensalah a recommandé d'introduire l'interdiction du nomadisme politique entre les partis et même à l'intérieur des groupes parlementaires dans le nouveau règlement intérieur. «Le député qui est élu sur la liste et le programme d'un parti n'a pas le droit de le quitter», a martelé Bensalah en qualifiant cette pratique d'inconcevable. Le président du Sénat a demandé aux membres de la commission de respecter les droits consacrés par la Constitution à l'opposition. Le président du Sénat a donné, donc, les consignes à suivre aux sénateurs dans l'élaboration du règlement intérieur de l'institution parlementaire de manière à rendre le travail législatif plus rigoureux. Ce dernier ne peut plus tolérer ces comportements prochainement. Ce n'est pas tout. Bensalah a même relevé des critiques sur les rapports élaborés sur les projets de loi et les questions orales soulevées par les sénateurs. «Les rapports établis par le Sénat ne sont plus à la hauteur de l'institution», a-t-il déploré en appelant les sénateurs à déployer plus d'efforts dans ce sens. «Les rapports doivent faire l'objet de recherche et d'analyse», a-t-il dit. Bensalah a fait savoir qu'une commission mixte composée des membres des deux chambres a procédé déjà à l'élaboration préliminaire de l'avant-projet en précisant que des points de convergence restent suspendus. La deuxième personnalité politique de l'Etat a demandé à son équipe d'examiner soigneusement la question des prérogatives du Sénat pour ne pas chevaucher avec l'APN. Il a même reconnu que ce point risque des malentendus entre les deux chambres. Bensalah a demandé d'accélérer l'élaboration de ce projet. «Nous avons trop tardé pour l'élaboration de ce projet, ce qui nécessite d'accélérer sa préparation», a-t-il insisté tout en relevant que cela ne doit pas se faire au détriment de la qualité. «Ce règlement intérieur va être passé au crible par le Conseil constitutionnel», a -t-il averti en invitant les membres de la commission à ne pas prendre uniquement les aspects qui les arrangent le plus. Enfin, le président du Sénat n'a pas omis d'inciter les sénateurs à déployer plus d'efforts pour sensibiliser davantage les citoyens sur l'importance de la participation lors du prochain scrutin. «Seule une participation populaire massive est en mesure de mettre en place des institutions élues représentatives qui ont un poids et qui consacrent les espoirs du peuple», a-t-il insisté.