Il appartient au seul peuple algérien et à ses dignes représentants de construire une paix juste et durable. Les grands titres de presse écrite nous ont donné à lire les prises de position à la fois erronées et tendancieuses de certains cercles internationaux, vivant dans un monde hier encore colonialiste et auteur de millions de crimes dont 2 millions d'Algériens entre 1830 et 1962, sur le processus triomphant de confraternité et de réconciliation mené de façon volontaire et souveraine par le peuple algérien. Notre ressentiment et notre stupéfaction viendraient du seul fait que ces organisations classées au chapitre universel de la morale s'en prennent à l'espoir de tout un peuple épris de paix et de justice et résolu à se faire la paix. C'est un appel au meurtre de la paix dans notre pays, que nous condamnons sans retenue ; nous l'inscrivons au registre des harcèlements de certains groupuscules connus pour leur corruption intellectuelle dans un combat sans issue contre le processus de retour de la paix entrepris en Algérie. Cela étant, ces mêmes cercles que nous n'hésitons pas à qualifier de «mal intentionnés» se sont permis, comme à l'accoutumée, de s'ingérer dans les affaires internes de notre pays en s'arrogeant le droit de «condamner» la démarche la plus noble et la plus brave que le peuple algérien dans son entier a choisie pour tourner à jamais les pages sombres de son passé récent de tragédie nationale. Les messagers autoproclamés des droits de l'Homme et de la paix entre les peuples sont venus signifier un «non» à une entreprise civilisatrice, humaine et tolérante que tous les autres peuples épris de paix et de liberté ne cessent de reconnaître aux Algériens et de les admirer pour le grand courage qu'ils manifestent pour se faire et faire la paix. Faiseur de paix Hier, et en pleine tourmente de la tragédie nationale, notre pays était accusé d'avoir failli aux droits de l'Homme, et aujourd'hui ce sont ces mêmes cercles qui réapparaissent pour mettre en cause notre pays de trop accorder de droits de l'Homme. De fait, la démarche nationale serait condamnable à partir d'une architecture et d'une lecture universelles de ces droits que ces organisations tentent d'imposer. C'est la raison pour laquelle l'Algérie profonde leur détourne son regard en demeurant résolument dressée depuis 1999, derrière le projet salvateur de son président, M.Abdelaziz Bouteflika, auquel elle a renouvelé sa pleine confiance pour un second mandat en avril 2004. Cette Algérie de tous les Algériens, d'Est en Ouest et du Nord au Sud, incarnée par les membres de la Commission nationale d'amnistie générale (Cnag), déclare un attachement ferme et irréversible au Manifeste de la paix de Bouteflika. Et c'est cette même Algérie qui désavouera, lors du prochain référendum, le regard injuste des supposés défenseurs des «droits de l'Homme». Le président Bouteflika, élu démocratiquement président de tous les Algériens et promu premier magistrat de tout le pays, assume brillamment le rôle incontesté de faiseur de paix. C'est ce sentiment que partagent tous les Algériens et c'est aussi l'avis de tous ceux qui s'étaient terriblement confrontés durant la pénible nuit de la tragédie nationale. A Sétif, Constantine, Jijel, Tizi Ouzou, Bouira, Batna, Chlef, Relizane, Blida pour ne citer que ces régions, qui ont payé un lourd tribut durant ces longues années, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, adhèrent aujourd'hui massivement à la paix comme ultime alternative de salut national. Tout le monde en Algérie se résout aujourd'hui, par raison et par conviction, à emprunter le chemin de la paix, même s'il ne semble pas être le souhait d'une minorité de personnes ou de forces occultes. A vrai dire, l'objectif que caresse l'écrasante majorité du peuple algérien à travers le projet d'amnistie générale, c'est de parachever ce qui a été entrepris par la loi de la concorde civile en vue de dépasser les rancoeurs, épurer les coeurs et permettre à notre pays d'entrer dans une nouvelle ère où reprendront les vertus de la tolérance et de la paix pour tous. Soucieux de transformer leur pays en havre de paix, tous les compatriotes se sont tracé le sentier pour y parvenir. Ce sera la fabuleuse expérience humaine que le peuple algérien remettra au service de l'humanité. Le reste n'est que show médiatique et bavardage inutile. Suivant un adage romain millénaire, «c'est dans la paix seulement que se développent le commerce et les villes». Cet adage a pour signification: pas de guerre civile, pas de troubles sociaux majeurs, pas de changements de principes de gouvernement, stabilité de la norme juridique et des institutions. Donc pas de risques autres que ceux attachés à l'activité marchande, industrielle ou économique. Cela a pour corollaire les principes immuables suum cuique (à chacun le sien) et pacta sunt servanda. La trame philosophique du discours et du programme présidentiels ne vise rien d'autre que cela. Elle a cette première particularité d'être menée avec méthode et résolution. La pédagogie de la démarche, graduelle, empruntée, a pour point de départ le rétablissement de la concorde civile, par voie référendaire, suivie d'une politique et d'un dispositif de réconciliation nationale. La loi 99-08 du 13 juillet 1999 relative au rétablissement de la concorde civile s'attaque aux activités de terrorisme et de subversion en affinant les mécanismes de traitement de ces fléaux. Elle préconise un adoucissement des peines selon trois paliers : l'exonération des poursuites, la mise sous probation (ajournement temporaire des poursuites afin de s'assurer de l'amendement entier de l'individu qui y est soumis) et l'atténuation des peines. Elle installe un mécanisme de repentir (le comité de probation) et élargit le bénéfice de la loi aux personnes prévenues, détenues ou non détenues à la date de sa promulgation. Les victimes de la tragédie ou leurs ayants droit peuvent demander réparation du préjudice subi auprès du trésorier de la wilaya, à la condition de se constituer partie civile devant les juridictions pénales compétentes. Les dommages et intérêts qui leur sont versés sont imputables au fonds d'indemnisation des victimes du terrorisme. Enfin, une disposition greffée en fin de texte attire l'attention du juriste: l'article 41 qui soustrait de l'empire de la loi les personnes ayant appartenu «à des organisations qui ont volontairement et spontanément décidé de mettre fin aux actes de violence et se sont mises à l'entière disposition de l'Etat». Les nombreuses ONG qui, hier encore, entretenaient la tension et la confusion en se drapant de la couverture de droits de l'Homme, souvent sélectifs, crient aujourd'hui à l'amnésie. Or, rien dans la loi n'accrédite l'oubli. Bien au contraire, l'intéressé signe conformément aux textes d'application (décret exécutif 99-142 du 13 juillet 1999 du gouvernement Hamdani), une déclaration d'identification de la personne, des lieux de refuge et zones d'évolution, des moyens utilisés et des actes commis. La clémence et la concorde du président Bouteflika apparaissent toutes deux comme des moyens d'accompagnement de l'action sécuritaire dans un contexte de solution résolue et définitive aux racines du terrorisme. Elles ont bénéficié du même engouement de la population. Notre dernière tournée aux Etats-Unis nous a conforté dans la sagesse de la démarche entreprise. En entamant la phase de la réconciliation nationale, forts du soutien populaire, les pouvoirs publics pourront aborder sans complexe d'autres questions épineuses comme l'indemnisation des dépassements enregistrés lors des opérations de rétablissement de l'autorité de l'Etat et le traitement du dossier, toujours latent, des disparus. Ceci éclaire sous un jour nouveau le profond attachement du président de la République à une issue pacifique et consensuelle à la crise de légitimité qui a fragilisé l'autorité et le pouvoir censés incarner l'Etat dans notre pays, dans un contexte d'exercice responsable des libertés publiques, qu'il s'agisse des partis, des associations ou de la presse. La nouvelle étape du traitement de la violence et du rétablissement de la paix qui s'annonce avec le référendum relatif à la réconciliation nationale, n'autorise pas à se positionner à partir des conflits de personnes et des intérêts de clans, mais plus concrètement, par rapport au besoin pressant d'intégration, de sécurité et d'alternance pacifique et de consolidation définitive de la démocratie. La paix retrouvée réhabilitera le débat économique dans toutes ses latitudes. Le dernier discours présidentiel devant les cadres de la nation consacre deux maîtres mots : le travail et le temps. Ce fut même un hymne à ces deux valeurs. A propos du travail, il plaide en faveur de «la réhabilitation de cette valeur humaine et productive qui représente le capital des nations», contre «le gaspillage d'efforts, de temps et de volonté» et appelle à ce que «les millions d'Algériennes et d'Algériens, jeunes et adultes se remettent au travail», selon les propres termes du président de la République. L'autre valeur n'est pas en reste. Plus précisément, il s'agit de «surmonter le poids des années, de la crise et rattraper le temps perdu», «d'accélérer la cadence de travail». Chantiers multiples Les chantiers envisagés sont nombreux et la population impatiente de les voir achevés : l'enseignement et la recherche scientifique, la justice, l'administration, la santé, l'économie, la corruption, le parasitisme social, la famille. Ils sont circonscrits dans la perspective incontournable de la mise à niveau que nous impose la mondialisation et notre rapprochement avec l'Union européenne scellé par l'accord d'association récemment ratifié par toutes les parties. La volonté, par ailleurs renouvelée, de restaurer l'autorité de l'Etat participe du même objectif. En effet, le premier magistrat du pays a mille fois raison de déplorer «l'absence de toute autorité, alors que la démocratie nécessite un Etat fort devant veiller à sa protection». Deux des vecteurs de cette démocratie sont explicitement évoqués : l'information et les partis. La première pour dire qu'elle gagnerait à être «objective et influente sur l'opinion générale, en mesure d'encourager le débat constructif et bénéfique». Les seconds sont invités à dépasser leur condition de «simples organisations revendicatives, limitées sur le plan de la réflexion et de la proposition». La résolution des institutions nationales, civiles et militaires à mener à son terme la politique de réconciliation nationale consolide la conviction qu'il appartient au seul peuple algérien et à ses dignes représentants de construire une paix juste et durable. Ainsi donc, ces ONG sont «faised out», donc hors jeu. Toutefois, la légendaire hospitalité du peuple algérien les invite à venir assister aux débats démocratiques pleinement responsables, animés dans le cadre de la mission de la Cnag, qui vont les édifier sur le niveau d'émancipation politique, de la culture du pardon, de tolérance et d'amour des enfants de ce pays.