Il y a de cela cinq années jour pour jour, trois innocents collégiens ont été arbitrairement interpellés par des gendarmes au niveau du pont de la Soummam de la ville d'Amizour. Une interpellation opérée manu militari devant les yeux impuissants de leur regretté enseignant d'éducation physique. Le feu aux poudres donnant naissance aux évènements du Printemps noir de Kabylie. Durant la journée d'hier, des délégués du mouvement citoyen ont célébré la commémoration de cette date historique, 22 avril, en rangs dispersés. Les délégués non dialoguistes, à leur tête Ali Gherbi, ont réussi la prouesse de drainer tout de même un nombre important de citoyens à la marche qu'ils ont organisée. Dès 8h du matin, les délégués contre le dialogue ont procédé à un dépôt d'une gerbe de fleurs sur la tombe du défunt enseignant, Ahmed Mameri. À 11h, la procession humaine s'est ébranlée au niveau du lycée mixte d'Amizour. Au niveau du rond-point du centre-ville, une stèle à l'effigie du roi Massinissa et de Matoub Lounès a été inaugurée par le fils du regretté enseignant sous un tonnerre d'applaudissements. Ensuite, les délégués sont tour à tour intervenus dans le meeting qu'ils ont animé pour l'occasion, entre autres Ali Gherbi, Zahir Benkhellat, Youcef Bounif… Venus des autres régions du pays, ces derniers n'ont pas manqué de tirer à boulets rouges sur le pouvoir et leurs camarades dialoguistes. “Nous venons de répondre aujourd'hui par notre mobilisation de rue aux détracteurs du mouvement citoyen”, a déclaré Ali Gherbi en appelant à l'unification des rangs du mouvement. Les autres délégués, qui ont pris la parole, n'ont pas manqué aussi de tirer la sonnette d'alarme sur la montée du courant islamiste radical, le salafisme, dans la région de Kabylie. Par ailleurs, après avoir parcouru quelques centaines de mètres, les manifestants ayant répondu à l'appel des dialoguistes se sont rassemblés au niveau de la place publique jouxtant le lycée Lala-Fatma-n'Soumeur de la ville d'Amizour, qu'ils baptiseront au nom du défunt Ahmed Mameri, qui fut professeur d'éducation physique et sportive au niveau des trois collégiens interpellés par les gendarmes, un certain 22 avril 2001. Les représentants de l'Interwilayas des archs animeront ensuite un meeting au cours duquel ils reviendront sur l'histoire du mouvement citoyen depuis le déclenchement des évènements tragiques d'avril 2001, jusqu'à la table des négociations avec la chefferie du gouvernement. K. O./L. Oubira