Un génie littéraire unique Des témoignages ont été aussi apportés par d'autres intervenants comme Abdennour Abdesselam (écrivain-chercheur dans le domaine de la langue et culture amazighes), Nadia Sebkhi (romancière) et le fils de Ali Hammoutene. Le fils du grand écrivain algérien d'expression française Mouloud Feraoun ainsi que d'anciens conférenciers sont longuement revenus sur la vie et l'oeuvre de Mouloud Feraoun, jeudi au niveau de la bibliothèque principale de lecture publique de Tizi Ouzou, à l'occasion du 55e anniversaire de l'assassinat de l'auteur du «Fils du pauvre» et de ses compagnons par l'Organisation armée secrète (OAS). En plus d'Ali Feraoun, fils du romancier, qui ne rate désormais plus cette commémoration à Tizi Ouzou, des témoignages ont été aussi apportés par d'autres intervenants comme Abdennour Abdesselam (écrivain-chercheur dans le domaine de la langue et culture amazighes), Nadia Sebkhi (romancière) et le fils de Ali Hammoutene, une autre victime du même attentat barbare. Les quatre conférenciers se sont tous accordés à reconnaître l'apport immense de Mouloud Feraoun à la littérature algérienne d'expression française ainsi que son génie littéraire unique qui fait de lui un écrivain très populaire dont les romans battent toujours les records des ventes dans les quatre coins de l'Algérie, mais aussi à l'étranger. La conférence a été aussi mise à profit par Ali Feraoun afin de rappeler les circonstances dans lesquelles s'est déroulé l'acte terroriste de Ben Aknoun à la veille de l'indépendance de l'Algérie. Un acte meurtrier dont Mouloud Feraoun avait senti la survenue puisqu'il a parlé de la menace de mort qui pesait sur lui dans ses derniers écrits, notamment dans son «Journal». Les trois autres conférenciers ont apporté chacun de son côté un éclairage concernant les victimes de l'attentat perpétré par l'OAS ainsi que les différentes et riches facettes de l'écrivain Mouloud Feraoun. En plus de cette table ronde qui a eu lieu jeudi, il y a lieu de noter que la commémoration du 55e anniversaire de l'assassinat de Mouloud Feraoun a aussi donné lieu à de nombreuses autres activités culturelles et recueillements, notamment au village natal de Mouloud Feraoun, Tizi Hibel. En effet, la fin de la semaine écoulée a été l'occasion pour des dizaines de personnes de prendre part à un recueillement sur la tombe de Mouloud Feraoun au cimetière de Tizi Hibel, à Ath Douala. La Fondation Mouloud Feraoun a, en effet, tracé un programme commémoratif riche et varié pour la circonstance avec des expositions de différents documents et oeuvres de Mouloud Feraoun, en plus des deux autres expositions, qui ont eu lieu aux collèges Mouloud Feraoun et Ali Hammoutene au centre ville de Tizi Ouzou. Lors des prises de parole à Ath Douala, Ali Feraoun n'a pas caché sa grande satisfaction de voir des jeunes s'impliquer directement dans la commémoration de l'anniversaire de l'assassinat de son père et ce, 55 ans plus tard. Ce qui remet en cause toutes les spéculations consistant à dire que les nouvelles générations ne s'intéressent point à leur histoire et à la littérature de leur pays. L'autre point ayant été soulevé et déploré, à l'occasion de cette commémoration, est l'absence de tout édifice public portant le nom de Mouloud Feraoun dans toute sa région natale (daïra d'Ath Douala). C'est pourquoi les présents qui ont pris la parole n'ont pas raté cette opportunité afin d'interpeller qui de droit pour décider de baptiser un important édifice au nom de l'auteur de «La terre et le sang». Rappelons que chaque année la ville de Tizi Ouzou marque l'anniversaire de l'assassinat de Mouloud Feraoun et de ses collègues assassinés le même jour: Ali Hammoutène, Salah Ould Aoudia, Max Marchand, Robert Eymard et Marcel Basset et ce, le 15 mars 1962 à Alger. Les observateurs locaux suggèrent que dorénavant des activités soient organisées dans la capitale car Mouloud Feraoun n'appartient pas seulement à la wilaya de Tizi Ouzou, mais à l'Algérie ainsi qu'à l'universalité.