Le siège du FLN Voulant défendre sa peau, le secrétaire général du parti a avoué qu'il a fait l'objet d'une terrible pression pour apporter des noms sur les listes, mais il n'a pas cédé. Les militants ne décolèrent pas. Les exclus des listes de la course aux prochaines élections continuent à faire dans la mobilisation de la base. «Une pétition est lancée au sein du comité central du FLN pour tenter de contester le secrétaire général du parti en vue de lui retirer la confiance», indique une source proche du parti. Une déclaration confirmée par le chef du mouvement de redressement Abdelkrim Abada. «Effectivement, il y a une collecte des signatures par de nombreux membres du comité central pour contester le secrétaire général du parti», a-t-il affirmé tout en précisant qu'il n'est pas concerné par cette action. Des candidats font également partie des mécontents vu leur classement en dernière position. Ces derniers interpellent au même titre que les exclus le secrétaire général du parti de revoir les listes électorales avant la publication des listes finales le 26 mars prochain. Pour eux, il n'est pas normal d'écarter des compétences et des militants du parti pour placer des intrus. Les contestataires dénoncent l'implication en force des hommes de la «ch'kara, et ce, contrairement aux engagements du secrétaire général du parti. Ainsi, le malaise gagne la plus grande instance du parti, à savoir le comité central. Cette situation n'arrange pas du tout le parti majoritaire qui s'apprête à mener la bataille électorale pour sauvegarder sa première place et renforcer son leaderships. «Des militants menacent même de bouder les urnes pour saboter les choix du secrétaire général», affirme un membre de la direction du parti qui avoue que cette fronde menace sérieusement d'affaiblir le parti lors du prochain scrutin. Ould Abbès est sérieusement embarrassé par cette histoire des candidatures. Ce dernier se retrouve entre le marteau et l'enclume. Même s'il va remplacer certains noms cela ne va pas du tout arranger les choses pour lui. Certes, le chef de file du parti a exclu toute possibilité d'apporter des changements sur les listes, mais cela n'est pas le cas sur le terrain. Le changement opéré dans la liste de candidatures à El-tarf, qui a vu le remplacement du mouhafedh de Drean qui occupait la deuxième place par l'ancien porte- parole, Hocine Khaldoune a déclenché un mouvement de fronde au sein de la base. Un sit-in a été organisé jeudi dernier par les sympathisants du mouhafedh Drean au niveau de la mouhafadha pour contester ce changement. Ces derniers ont même menacé de ne pas faire campagne pour le parti. De l'autre côté, les redresseurs renouent avec leur opposition. Abdelkrim Abada a fait savoir que le malaise est profond au sein de la base. «Nous attendons de voir les listes finales pour décider des actions à mener», a-t-il dit en précisant qu'une rencontre nationale sera tenue prochainement pour évaluer la situation du parti avant les élections législatives du 4 mai prochain. Le chef de file du mouvement des redresseurs a déploré l'attitude du secrétaire général dans le traitement des dossiers de candidatures qui s'est emparé seul de l'opération de tri. Dans sa lettre aux militants, le secrétaire général du FLN, Ould Abbès, a réduit la crise secouant sa formation en cette période préélectorale à la grogne des mécontents parmi les candidats à la députation non retenus. Voulant défendre sa peau, le secrétaire général du parti a déclaré hier lors d'une rencontre avec les têtes de listes à Sétif qu'il a fait l'objet d'une terrible pression pour apporter des noms sur les listes qu'il a rejetées. Ould Abbès a assuré qu'il n'a pas cédé à la pression. Pour apaiser les esprits, le chef de file du parti a invité les candidats exclus à se manifester pour les élections locales en appelant les militant à participer en force à la campagne électorale. Or, avec les scandales qui ont émaillé l'opération de confection des listes électorales, le FLN risque de perdre sa cote auprès des électeurs et de l'opinion publique.