le secrétaire général du FLN Les structures n'ont pas respecté les consignes de la direction dans la sélection des candidats. Une sortie médiatique très attendue. Le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, a convoqué les candidats têtes de liste à une réunion qui se tiendra cet après-midi au Centre international des conférences (CIC). A travers cette réunion, la première du genre, le patron du parti veut faire le point de situation sur l'effet qu'a provoqué la publication des listes électorales au sein de la base avant de rencontrer la presse. Le chef de file du parti animera, comme prévu, une conférence de presse où il s'exprimera sur les différents sujets d'actualité. Ce dernier, sans doute, justifiera les choix du parti et tentera d'apaiser les tensions au sein de la base. un test difficile pour le patron du parti majoritaire. Après six mois de sa désignation à la tête du parti, Ould Abbès, qui est venu en pompier, fait face à une nouvelle fronde qui risque d'avorter tous ses efforts pour le rassemblement de la famille FLN avant les prochaines élections. Depuis la publication des listes électorales, la base est en pleine ébullition. Des actions de contestation ont été signalées dès l'annonce des noms des candidats un peu partout dans les différentes mouhafadhas. Certains dénoncent leur exclusion de la liste des candidatures, d'autres contestent leur classement. Ils sont des milliers à avoir interpellé le secrétaire général du parti sur les dérives qui ont marqué cette opération. Les militants estiment que le discours tenu par le secrétaire général n'est pas traduit sur le terrain. Le secrétaire général a promis de faire barrage à l'argent sale, mais cela n'a pas empêché des hommes qui ont du fric de se procurer des places stratégiques dans les listes électorales. «Le secrétaire général était ferme dans le traitement des dossiers, mais les manoeuvres ont été faites au niveau des structures locales, c'est-à-dire les mouhafadhas, lesquelles ont élaboré les listes préliminaires», nous confie un membre du bureau politique. Autrement dit, les structures n'ont pas respecté les consignes de la direction dans la sélection des candidats. Notre interlocuteur déplore le fait que beaucoup de militants compétents ont été sacrifiés pour offrir la place aux hommes d'affaires. Ce qui a suscité la colère et le désarroi dans les rangs du parti. A Tizi Ouzou, des militants ont même menacé d'incendier le siège de la mouhafadha pour dénoncer la sanction des cadres compétents de la course. A Béjaïa également des actions de contestation ont été signalées. Dimanche dernier, les militants et cadres se sont réunis devant la mouhafadha de Batna pour protester contre les gens qui ont été parachutés par d'autres parties. Les contestataires ont mis en garde contre une éventuelle crise qui risque de déclarer la guerre entre les différentes tribus de la région. Des contestations ont été également signalées à Guelma, Mascara et Biskra pour les mêmes raisons, à savoir l'intrusion des gens qui n'ont aucun rapport avec le parti, et ce, au détriment des anciens cadres et militants du parti. Le bruit se fait même entendre en France. Les militants du FLN dans le Sud de la France sont acharnés contre les noms des candidats retenus dans les listes électorales, lesquels, selon eux, n'ont aucun rapport avec le parti. «Les militants espèrent que la liste de la honte qu'on veut imposer aux militants au Sud, sera changée, sinon les conséquences seront lourdes», a confié un député représentant la circonscription du Sud de la France. Ce dernier précise que les militants sont déterminés et menacent même d'un vote sanction pour le parti. En effet, 10 mouhafedhs et membres du comité central du Sud de la France ont déclaré leur démission des rangs du parti suite à la désignation de Dahmani Bouhadjar tête de liste dans la deuxième circonscription en France. Donc devant ce charivari, le secrétaire général va s'exprimer longuement sur le malaise qui secoue les structures du parti à l'intérieur et à l'extérieur du pays. Ce vieux routier de la maison FLN tentera d'apaiser les esprits en faisant appel aux consciences des militants. Ould Abbès va se montrer compréhensif avec les milliers de contestataires, il reste de savoir s'il réussira à étouffer cette fronde avant le rendez-vous des urnes? Son discours d'aujourd'hui apportera certainement des clés d'apaisement.