Le siège du FLN La réponse ferme du secrétaire général du FLN pourrait éventuellement rajouter de l'huile sur le feu. Il ne cède pas à la contestation. Le secrétaire général du FLN maintient ses choix. Interpellé sur la possibilité d'apporter des changements de noms qui sont contestés, Ould Abbès a répondu par la négative. «Non, je ne vais rien changer», a-t-il affirmé dans une déclaration faite à L'Expression en marge de la réunion de préparation de l'avant-projet de règlement intérieur tenue hier au Conseil de la nation. Pourtant, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Nouredine Bedoui a confirmé mardi dernier, du même endroit, la possibilité d'apporter des changements des noms dans les listes électorales même après la fin du délai. Malgré les scandales de corruption qui ont émaillé l'opération de confection des listes électorales et les contestations signalées au quotidien dans les différentes structures du parti, Ould Abbès se montre imperturbable. Ce dernier assume ses choix en confiant la charge à la justice de faire son travail. Des rassemblements de protestation se tiennent dans différentes wilayas pour faire pression sur le chef de file en revendiquant comme condition sine qua non le changement des noms. Alors que des milliers de militants et cadres aspirent à un changement des listes, le patron du parti vient de couper court. La réponse de Ould Abbès pourrait éventuellement rajouter de l'huile sur le feu. Depuis la publication des listes électorales, la base est enflammée par les contestations. Des mouvements de protestations ont été signalés dans plusieurs wilayas. Après Biskra, Guelma, Batna et Tébessa, Tiaret, la contestation gagne d'autres régions. Des mécontents menacent de mener campagne contre les listes présentées et validées par le parti sous la direction de son secrétaire général, Ould Abbès. A Tébessa, la modification apportée à la liste électorale après recours a déplu aux «militants» du parti, mobilisés au niveau de la mouhafadha pour exprimer leur rejet de l'éjection de l'un des candidats sur la liste conduite par Mohamed Djemaï. A Biskra, les mécontents continuent toujours à protester contre la liste conduite par l'ex-ministre des Finances, Mohamed Djellab. Les protestataires semblent décidés à mener campagne contre cette liste et donc contre le FLN dans cette wilaya. A Tizi Ouzou aussi, la liste électorale de l'ex-parti unique, suscite une vague de protestations. Décidément, le FLN n'en finit pas avec la fronde. Les dernières révélations sur les cas de corruption dans lesquels des cadres de la direction du parti sont impliqués directement ont levé le voile sur la réalité dramatique que traverse le parti majoritaire. Ce feuilleton a poussé les redresseurs à sortir de leur silence, qui estiment que le secrétaire général a échoué dans sa mission en l'appelant à déposer sa démission pour épargner au parti une éventuelle crise. Abdelkrim Abada a déploré la situation que traverse le parti à la veille des élections législatives. Pour sauver le parti de la défaite, ce dernier a appelé le secrétaire général à remettre sa démission. Pour eux, les dernières opérations de perquisition sont une preuve tangible sur le rôle joué par les gens de la «ch'kara» dans la sélection des candidats. Ould Abbès qui avait promis de faire barrage à l'argent sale se retrouve embarrassé par les scandales qui ont défrayé la chronique. Cela montre que le secrétaire général qui est venu pour rassembler la famille FLN a échoué au premier tournant dans sa mission. Le FLN n'est pas en position de force pour affronter les législatives de mai prochain. Le scénario risque de dépasser celui de 2012.