Les signes avant-coureurs d'une «rébellion» des édiles du FLN étaient déjà dans l'air. Le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a annoncé hier la démission de 50 élus de ce parti des sièges qu'ils occupaient dans les APC et les APW de Kabylie. Avec une présence évaluée à quelque 211 élus FLN dans la région, le premier constat qui s'impose est que l'appel du premier responsable du parti n'a été que très partiellement suivi. Belkhadem n'a fait, en réalité, que confirmer un état de fait déjà largement constaté sur le terrain. En effet, les signes avant-coureurs d'une «rébellion» des édiles du FLN était déjà dans l'air à l'occasion d'une réunion tenue il y a plus d'une semaine au niveau de la mouhafadha de Tizi-Ouzou, où les élus du parti de Belkhadem avaient clairement affiché la couleur. La rencontre a permis d'entrevoir une position de défiance vis-à-vis de l'instruction donnée par la direction du parti. Le même constat a d'ailleurs été fait à Béjaïa. Les élus de cette wilaya ont manifesté une froideur manifeste par rapport à l'appel du secrétaire général du FLN. Une partie des élus a pris acte de la décision de la direction nationale du parti, mais le nombre semble être ridiculement bas, si l'on prend en considération les déclarations de Belkhadem. Cette défiance publiquement assumée à l'adresse de la direction du parti est de nature à fragiliser une formation qui veut jouer le premier rôle sur l'échiquier politique national. Questionné sur l'attitude à prendre devant le refus d'obtempérer de la base, le premier responsable du FLN dira avoir pris acte, sans faire aucun commentaire. Concernant le remaniement gouvernemental, maintes fois annoncé, le secrétaire général du FLN dira à l'assistance connaître l'identité du futur chef de l'Exécutif. Une manière comme une autre de confirmer l'imminence du changement au sein de l'équipe gouvernementale. Cela étant, Belkhadem a tenu à faire une précision de taille en affirmant : «Nous sommes majoritaires au gouvernement et au Parlement et nous resterons majoritaires». Et c'est partant de cette détermination à vouloir garder les rênes du pouvoir législatif et exécutif que le premier responsable du parti a affirmé que sa formation sera associée au projet présidentiel sur l'amnistie générale. «On peut peser sur le contenu de la loi d'amnistie», a-t-il déclaré tout en donnant les premières appréciations de son parti sur la question. Ainsi, il dira que selon lui, «les auteurs de crimes de sang doivent être jugés. Les lois de la République seront respectées». Cependant, le secrétaire général refuse que cette appréciation soit assimilée au mot d'ordre de la Laddh et les associations de familles de disparus portant sur la «vérité et justice». Le parti majoritaire rejette donc l'approche des ONG sur la question de l'amnistie générale.