Le meeting populaire, tenu hier par les membres de la direction nationale du FFS à Akbou, a été notamment marqué par la présence de figures de proue que certaines lectures donnaient en retrait de l'activité organique et politique. Ahmed Djeddaï et Mustapha Bouhadef, ayant tous deux occupé le poste de premier secrétaire du parti, ont été de la manifestation au côté de Ali Laskri. La dernière fois que le FFS avait réuni un tel panel de ses cadres, dans la wilaya de Béjaïa à tout le moins, remonte à la célébration de l'anniversaire du congrès de la Soummam, le 20 août dernier à Ifri. La baptisation de la section locale du nom de Moussa Abouchi, militant et ex-président de l'APC de Beni Ouartilane, terrassé le 29 janvier 2004 par un arrêt cardiaque au moment même où il s'élevait, à la tribune de cette même place d'Akbou, contre les velléités de dissoudre les Assemblées en Kabylie, y a été sans doute pour quelque chose hier. D'aucuns n'ont pas manqué néanmoins de relever que c'est peut-être là le premier jalon d'un resserrement des rangs au sein de la formation de Hocine Aït Ahmed, qui plus est en ce moment où elle semble assumer seule l'opposition au Pouvoir concernant le départ des élus de Kabylie. Ainsi, les orateurs, qui se sont succédé à la tribune de la place Amirouche, ont réitéré, devant une assistance nombreuse, le refus des militants et des élus du parti de se laisser faire devant les menées « antidémocratiques » du Pouvoir et de ses interlocuteurs « préfabriqués », allusion faite aux éléments des archs. Convaincu que « le Pouvoir tient rancune au FFS depuis l'indépendance », Khaled Tazaghart, président de la commission fédérale de Béjaïa, assurera que le plus vieux parti de l'opposition continuera à opposer la mobilisation citoyenne et pacifique à tous les assauts qui visent à le déstabiliser. Mustapha Bouhadef, membre du conseil national, trouve quant à lui aberrant que le rôle de Hocine Aït Ahmed, qui, en compagnie de M'hamed Yazid, avait défendu l'Algérie le 11 avril 1955 à la conférence de Bandoeng, soit si timidement évoqué par les médias et les voix officielles. Ali Laskri, pour sa part, martèlera que les élus du parti resteront à leur poste et que les militants se sont engagés à « ne pas se taire devant l'arbitraire ». B. M., H. A. D.