Le Premier ministre à Hassi Messaoud pour la célébration du double anniversaire de la création de l'UGTA et de la nationalisation des hydrocarbures    Le ministre de l'Intérieur en visite officielle en Espagne les 24 et 25 février    Cisjordanie occupée: l'agression sioniste contre la ville de Jénine et son camp se poursuit pour le 35e jour consécutif    Le Parlement arabe tient mercredi une session d'urgence sur le rejet du déplacement du peuple Palestinien    face aux nouvelles mutations énergétiques mondiales, pour un nouveau management stratégique    L'oléiculture, un atout économique et un héritage patrimonial à promouvoir    A quelques jours du mois de Ramadhan, les guichets d'Algérie Poste pris d'assaut    La Norvège et l'Espagne rejettent le plan de Trump    L'Union européenne projette des sanctions contre le Rwanda    Ghaza : Deir Dibwan, Masafer Yatta, Ramallah, Hébron et Jérusalem : D'ignobles attaques des colons contre les habitants palestiniens    Rabah Madjer : «USMA – CSC, un match totalement imprévisible»    ASO-MCO, comme on se retrouve...    Jeux de la solidarité islamique : La 6e édition du 7 au 21 novembre à Ryadh, en Arabie saoudite    Un mort et 3 blessés graves à Mesra    Le secteur de la santé se dote de deux nouveaux appareils d'imagerie    Large satisfaction des citoyens qui félicitent le wali de Constantine    Le cinéma afro-américain mis en lumière    Célébration de la Journée internationale de la langue maternelle et la semaine des langues Africaines    Le jour où la bravoure des moudjahidine a brisé le siège de l'armée française    Inondations d'Ain Temouchent : M. Goudjil présente ses condoléances aux familles des militaires martyrs du devoir national    Foot/ Ligue 1 Mobilis (17e J) : le MCA bat le PAC (3-1) et s'envole en tête    Conseil des ministres : le président de la République souligne l'importance de la rationalisation de la consommation d'énergie    Ballalou réaffirme l'intérêt de l'Etat pour la Casbah d'Alger en tant que monument culturel, touristique et social    Judo / Open Africain d'Alger : la sélection algérienne termine en beauté    Khenchela : manœuvre de la Protection civile simulant l'extinction d'un incendie dans la forêt de Hammam Salihine    Création de l'UGTA: un succès dans la mobilisation des travailleurs pour soutenir la Révolution et contrer les plans du colonialisme    Rentrée de la formation professionnelle: nouvelles spécialités et signature de conventions dans le Sud du pays    Le président de la République préside une réunion du Conseil des ministres    ETUSA: ouverture d'une nouvelle ligne Meftah-Tafourah    Publication au JO du décret exécutif portant revalorisation du montant des pensions des moudjahidines et ayants droit    Agrément à la nomination du nouvel ambassadeur d'Algérie en République de Corée    Cisjordanie occupée: l'agression sioniste contre la ville de Jénine et son camp se poursuit pour le 34e jour consécutif    Le ministre de l'Intérieur installe Kamel Berkane en tant que nouveau wali    Foot/ Ligue 1 Mobilis (17e J) PAC-MCA : le "Doyen" pour creuser l'écart en tête    Un Bastion de l'Élite    Les candidats appelés à respecter l'éthique des pratiques politiques        L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Daesh joue la carte de l'apocalypse
EN SYRIE, LE BARRAGE DE TABQA CRISTALLISE TOUTES LES PEURS
Publié dans L'Expression le 02 - 04 - 2017


A Tabqa, le barrage de la peur
Ajoutées à cet enjeu, les opérations «Bouclier de l'Euphrate» menée par la Turquie qui veut anticiper la «menace» kurde et «Colère de l'Euphrate», conduite par les FDS avec l'appui des Etats-Unis, témoignent des arrière-pensées des uns et des autres.
A Raqqa, en Syrie, les avis sont unanimes pour dire que les habitants vivent un véritable enfer. Depuis plus de deux semaines, les Etats-Unis multiplient, au nom de la lutte antiterroriste, les bombardements aériens avec de très lourdes conséquences sur la population civile. Car les «erreurs» sont devenues monnaie courante. Et comme à Mossoul, en Irak, les gens sont dans une terreur quotidienne. Une cinquantaine de civils ont été tués dans une mosquée de la province d'Alep, le 16 mars dernier. Le lendemain, au moins deux cents civils furent tués dans un bâtiment pilonné à Mossoul-Ouest. Mais lorsque l'une des frappes menées le 26 mars a visé le barrage de Tabqa, la terreur a cédé la place à la panique, tant les conséquences auraient pu revêtir la dimension d'une tragédie. Même habitués aux stigmates les plus effroyables de la guerre qui ravage leur pays depuis plus de six ans, Syriens et Irakiens ont désormais l'habitude de vivre sous les bombardements de la coalition internationale ou ceux des aviations syrienne et russe, parmi les décombres de leurs habitations, de leurs véhicules et des institutions comme les écoles et les hôpitaux. Le gigantesque complexe du barrage de Tabqa, ouvrage phénoménal construit sur le fleuve Euphrate par Hafedh al Assad, père de Bachar, est en quelque sorte l'antichambre du déluge et le moindre incident de nature à évacuer les eaux aurait des répercussions catastrophiques. Le barrage de Tabqa, dont le régime du président Bachar al Assad a perdu le contrôle, est aux mains de Daesh depuis 2014. L'ouvrage, long de plusieurs kilomètres, régule le cours de l'Euphrate et contient le «lac Assad», d'une superficie de 630km2 et d'une capacité d'au moins 12 milliards de mètres cubes. Ce qui a conduit l'agence humanitaire de l'ONU (Ocha) à mettre en garde contre les «implications humanitaires catastrophiques» de tout dommage infligé au barrage, dont les eaux ont sensiblement augmenté avec les pluies et les neiges recueillies par l'Euphrate. La moindre faille dans la structure de l'édifice causerait des dommages épouvantables aux centaines de milliers d'habitants de la région de Raqqa ainsi qu'à ceux des zones frontalières irakiennes. Ainsi, les multiples raids aériens planifiés par l'administration américaine de Donald Trump qui a fait de Tabqa, bourgade distante d'à peine 55 km de Raqqa, fief de l'EI en Syrie, la cible «privilégiée»des assauts héliportés tandis que les combattants arabo-kurdes des Forces démocratiques syriennes (FDS) se préparent à l'offensive sur la dernière «capitale» de l'EI en terre syrienne. La bataille qui va mettre aux prises FDS et Daesh pourrait elle aussi avoir des conséquences dramatiques en termes d'inondations graves, de sorte que la population subsiste dans des conditions de précarité absolue. Déjà, les bombardements de la coalition ont affecté en partie le barrage, précisément au niveau de la centrale électrique indispensable à son fonctionnement et à la régulation de la montée des eaux. Conjuguée à la crainte omniprésente de voir Daesh faire exploser les charges que ses troupes ont disséminées un peu partout en prévision d'une retraite brutale, les manoeuvres des FDS consistent encore à tenter d'encercler Raqqa. Pour le moment, au prix de violents combats, les combattants arabo-kurdes ont réussi à prendre l'aéroport militaire de Tabqa, avec l'appui aérien de la coalition. Les YPG (unités de protection du peuple kurde), branche des FDS, voient dans cette offensive contre l'EI l'opportunité majeure de leur émancipation malgré la colère et le refus de la Turquie du président Erdogan. C'est d'ailleurs sous leur protection que des ingénieurs syriens ont pu pénétrer dans certaines parties du barrage pour y procéder à des inspections quant à d'éventuels dommages. Mais les tentatives de minimiser les dégâts ne peuvent suffire, le constat est étayé par l'arrêt de la chambre électrique endommagée lors du dernier bombardement. Avec une capacité de 14,1 milliards de m3, le barrage de Tabqa, s'il venait à céder sous les coups de boutoir de la coalition ou les explosifs de Daesh, anéantirait toute la région arrosée par l'Euphrate jusqu'à Deir Ezzor, ultime bastion de l'EI en Syrie. Ajoutées à cet enjeu, les opérations «Bouclier de l'Euphrate» menée par la Turquie qui veut anticiper la «menace» kurde et «Colère de l'Euphrate», conduite par les FDS avec l'appui des Etats-Unis, témoignent des arrière-pensées des uns et des autres à un moment où la frappe américaine du 26 mars dernier a déclenché la peur de l'apocalypse à Raqqa cible immédiate d'une rupture du barrage de Tabqa et de la crue fulgurante de l'Euphrate. Dans ce climat de fin du monde, les deux forces ennemies, Daesh et FDS, ont conclu un cessez-le-feu de quelques heures afin de s'assurer que le déluge n'est pas heureusement au rendez-vous. Du moins jusqu'à la prochaine bavure de l'aviation coalisée que l'EI exploite à sa manière, en agitant le spectre de la Fin des Temps, le doigt pointé sur la cité emblématique de Dabiq et de sa logorrhée apocalyptique, nourrie par cette menace du «Toffan» (Déluge)...


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.