Le Brent se maintient contre vents et marées au-dessus des 53 dollars, un niveau qui fait les affaires de l'Algérie dont la loi de finances 2017 a été conçue sur la base d'un prix du pétrole à 50 dollars. L'accord historique d'Alger: une digue qui enraye les assauts répétés de la déferlante du pétrole américain? Vraisemblable. Scellé le 28 septembre 2016 en marge du 15ème Forum international de l'Energie, il s'est traduit par une baisse de l'offre des pays Opep et non-Opep de près de 1,8 million de barils par jour décidée le 10 décembre à Vienne, en Autriche. Depuis, les prix du pétrole ont cessé de piquer du nez. Mieux encore. Ils se maintiennent largement au-dessus de la barre des 50 dollars. Un prix qui a servi de base pour confectionner la loi de finances 2017 en Algérie au lieu des traditionnels 37 dollars qui ont permis certes d'alimenter le Fonds de régulation des recettes mais qui a aussi encouragé une certaine dérive des dépenses. Un choix qui a ses avantages, mais«il était temps d'aller vers un prix de référence qui approche le prix du marché. Depuis la création du FRR (Fonds de régulation des recettes, ndlr), on pratique cette gymnastique entre ce dernier et le budget. Maintenant, avec le PLF (projet de loi de finances ndlr) 2017, on revient à la réalité», avait fait remarquer à l'époque l'économiste Mohamed Chérif Belmihoub. Un calcul qui semble tenir la route. Le Brent se maintient largement au-dessus des 53 dollars, un niveau qui fait les affaires de l'Algérie dont la loi de finances 2017 a été élaborée sur la base d'un prix du pétrole à 50 dollars. Le baril ne flanche pas à un moment où la production américaine a connu sa plus forte hausse depuis six ans en 2017. Hier, aux environs de 14h20 à Alger, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, s'échangeait à 53,60 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 7 cents par rapport à la clôture de vendredi. A New York, les cours du pétrole ont ouvert en légère hausse. Vers 14h05, heure algérienne, le prix du baril de «light sweet crude» WTI), référence américaine du brut, gagnait 16 cents à 50,76 dollars sur le contrat pour livraison en mai au New York Mercantile Exchange (Nymex). Les cours de l'or noir ne cèdent pas. Le nombre de puits américains de pétrole actifs, qui a augmenté, aurait pourtant dû les faire plier. «Le nombre de puits actifs a augmenté de 10 la semaine dernière, pour atteindre 662 puits actifs. Avec la plus forte hausse sur un trimestre depuis six ans, la production américaine devrait encore augmenter..», ont précisé les analystes du second groupe bancaire allemand Commerzbank. Le baril résiste malgré tout. Que s'est t-il passé? «Les cours restent à l'équilibre ce lundi (hier), car les données économiques solides venues d'Asie et d'Europe contrebalancent les données sur les puits», a expliqué Enrico Chiorando, de Love Energy. Les investisseurs ont notamment pris connaissance d'une croissance du secteur industriel au plus haut depuis quasiment six ans dans la zone euro le mois dernier, selon le cabinet Markit, ce qui est de bon augure pour la demande,fait-on observer. «Le marché est en train de fluctuer», a souligné Andy Lipow, de Lipow Oil Associates qui a évoqué le fait que «les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) disent toujours respecter leurs baisses de production». Les pays pétroliers membres et non-membres de l'Opep avaient exprimé le 26 mars dernier «leur satisfaction» quant au respect des accords concernant la réduction de leur offre, tout en n'écartant pas l'éventualité de leur reconduction. «Le comité ministériel constitué de l'Algérie, du Koweït, du Venezuela, de la Russie et du Sultanat d'Oman, a étudié la possibilité de prolonger les réductions pour six mois supplémentaires», avait indiqué le 26 mars le ministre koweïtien du Pétrole,Essam al-Marzouk, à l'issue de la 2ème réunion du comité chargé du suivi de l'accord Opep- hors-Opep. Une option qui se précise...