«Fais entendre ta voix» en arabe, lancée par les pouvoirs publics à l'effet d'aller voter le jour du scrutin Les correspondants de certains médias étrangers accrédités en Algérie ont dû se déplacer dans des wilayas limitrophes de la capitale pour marquer le lancement de la campagne électorale. Les chefs de partis politiques n'ont pas choisi hier la capitale pour l'entame de la campagne électorale des législatives du 4 mai prochain. Hormis Abderrezak Makri, président du MSP qui a effectué dans la matinée une sortie de proximité à travers certains quartiers et boulevards d'Alger-Centre et Mohcen Bélabbès, président du RCD,ainsi que Abdelaziz Belaïd du Front d'El Moustekbel, qui ont animé des conférences de presse au niveau des sièges de leurs partis, les autres leaders ont tous opté pour d'autres wilayas pour le baptême du feu de leur campagne. Les Algérois qui ont entendu parler sur des plateaux de chaînes de télévision et les ondes de la radio du début de la campagne électorale dimanche 9 avril, se sont tous interrogés sur le choix des leaders de partis politiques de commencer leur campagne électorale en dehors d'Alger. «Le leader du FLN a opté pour la wilaya de Khenchela, celui du RND pour la wilaya d'El Tarf, le chef du TAJ pour Tiaret. Il y a même un chef du parti(ANR) qui a opté pour Marseille(France)», ont-ils souligné. Les rédactions des journaux se sont aussi posé la même question. La logique voudrait, souligne-t-on, qu'ils (chefs de partis) commencent par la capitale, et ce, afin d'assurer un bon début médiatique pour les programmes de leurs formations. L'avis des rédactions de la presse nationale est partagé aussi par les correspondants des chaînes de télévisions étrangères accréditées en Algérie. L'obligation de marquer l'événement pour ces derniers les a obligés, a-t-on appris d'un confrère, envoyé permanent d'une chaîne de télévision française très regardée, de se déplacer dans certaines wilayas limitrophes, telles que Blida et Tipasa. «Il est vrai que certains candidats- têtes de listes de certains partis politiques, comme Sedik Chihab tête de liste du RND, ont animé des meetings par-ci par là à travers certaines localités de la capitale, mais nous en tant que médias s'adressant au monde et aux communautés algériennes établies à l'étranger, nous sommes obligés de couvrir les meetings animés par des chefs de partis politiques», a ajouté notre interlocuteur, soulignant que ce n'est pas la première fois que les leaders des partis politiques se comportent de la sorte et laissent la capitale pour le dernier jour de leur campagne. Par ailleurs, et en effectuant hier une virée à travers certaines localités d'Alger y compris Alger-Centre, un autre fait a attiré notre attention, à savoir le non-affichage des listes de candidats sur les panneaux réalisés à cet effet. «En effet, sur plusieurs panneaux installés dans différents endroits pour l'affichage des listes électorales des partis, il ne nous a été donné de voir que deux à trois listes des partis politiques qui y étaient affichées.» Un fait très rare, faut-il le mentionner, car par le passé les partis politiques commençaient à afficher les listes de leurs «cavaliers» des jours, voire des semaines avant le début officiel de la campagne électorale. Les motifs du non- affichage de ces listes pour les initiés s'expliquent par deux raisons. Il y a d'une part l'avertissement de l'administration pour les partis politiques qui leur a signifié de s'abstenir de ces pratiques sous menace des sanctions, et il y a d'autre part, soulignent nos interlocuteurs, la crainte des partis politiques et des candidats de voir ces listes arrachées et déchirées par des citoyens. L'impression et le tirage des listes qui sont très coûteuses au demeurant, rappelons-le, sont à la charge des candidats. «S'amuser à les réimprimer chaque fois, n'est pas du tout un loisir», ironise un militant, ajoutant que les élections du 4 mai prochain interviennent dans un contexte très particulier pour les citoyens. «La cherté de la vie n'encourage personne à s'intéresser à ces élections et encore moins aux meetings que les chefs de partis et candidats vont animer tout au long de la campagne», a-t-il regretté, faisant observer que les citoyens n'ont pas accueilli et interagi positivement cette année, à la campagne de sensibilisation «Samaâ sawtek» «Fais entendre ta voix» en arabe», lancée par les pouvoirs publics à l'effet d'aller voter le jour de scrutin. Il est à rappeler que la campagne électorale va s'étaler jusqu'au 30 de ce mois. D'ici-là, place à la confrontation des idées et des programmes entre les partis. Vouloir s'emparer de la majorité des 462 sièges de l'Assemblée populaire nationale (APN) vaut le coup, n'est-ce pas?