Les chefs des armées russe et iranienne ont affirmé samedi soir leur détermination à poursuivre leur lutte contre les terroristes en Syrie, la «première des priorités» également pour les Etats-Unis selon le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson. Lors de leur entretien au téléphone, le général Valery Gerasimov et le général Mohammad Bagheri ont exprimé leur volonté de poursuivre leur coopération militaire en soutien au gouvernement syrien, «jusqu'à la défaite totale des terroristes et de ceux qui les soutiennent». L'Iran et la Russie sont les plus proches alliés du régime de Damas et qualifient tous ses opposants de terroristes. Au lendemain de l'agression américaine contre une base aérienne de l'armée syrienne, en réaction à une attaque chimique présumée imputée au régime syrien qui a fait 87 morts mardi dans la localité rebelle de Khan Cheikhoun, les deux généraux russe et iranien ont également «condamné l'opération américaine», la qualifiant d' «agression contre un pays indépendant», selon l'agence officielle iranienne Irna. Les frappes américaines, les premières contre le régime syrien depuis le début de la guerre en Syrie en mars 2011, «visent à ralentir les victoires de l'armée syrienne et de ses alliés, et à renforcer les groupes terroristes», ont-ils accusé dans un communiqué. Les Etats-Unis ont tiré tôt vendredi 59 missiles de croisière Tomahawk vers la base d'Al-Chaayrate, depuis deux navires américains en Méditerranée. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a réaffirmé la position de la diplomatie russe, qui estime que les accusations selon lesquelles le régime syrien a mené une attaque chimique sur la localité de Khan Cheikhoun «ne sont pas conformes à la réalité». M. Lavrov, lors de sa première conversation avec M. Tillerson depuis cette attaque, a aussi affirmé que cette frappe contre le régime syrien «fait le jeu du terrorisme». Le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson, dans un entretien avec la chaîne de télévision CBS qui était diffusé hier, a assuré que «la première des priorités (pour les Etats-Unis en Syrie) est la défaite du groupe Etat islamique». Dans cet extrait diffusé samedi, M.Tillerson estime que battre l'EI et éradiquer son auto-proclamé 'califat'' éliminerait une menace non seulement pour les Etats-Unis mais «pour la stabilité de l'ensemble de la région». «Une fois que la menace de l'EI aura été réduite, voire éliminée, je pense que nous pourrons alors tourner notre attention directement vers la stabilisation de la situation en Syrie», a-t-il développé, en se déclarant «confiant de pouvoir prévenir une continuation de la guerre civile (à travers le pays) et amener les différentes parties à la table (des négociations) pour entamer le processus de discussions politiques». A ce sujet, le patron de la diplomatie américaine a souligné que de telles discussions nécessiteront la participation du président syrien Bachar al-Assad et de ses alliés.