un néophyte des questions internationales Sa nomination serait une énorme surprise. Spécialiste des questions économiques et financières, rien n'indique dans son CV qu'il possède une quelconque expérience de la pratique de la diplomatie. Le nouveau secrétaire général de l'ONU prendra-t-il le risque de confier une telle mission à un néophyte des questions internationales? La rumeur court. Sans que les principales parties concernées, le Maroc et le Front Polisario, n'aient réagi. Une fausse piste donc? Probable. La nomination d'Horst Köhler, nouvel envoyé spécial de l'ONU pour le Sahara occidental constituerait, en effet, une énorme surprise. Spécialiste des questions économiques et financières, rien n'indique dans son CV qu'il a une quelconque expérience de la pratique de la diplomatie. Au contraire de ses trois derniers prédécesseurs, les Américains James Baker, Christopher Ross et le Hollandais Peter Van Valsum, qui furent des diplomates chevronnés. Au ministère fédéral allemand des Finances entre 1976 et 1990 pour le gouvernement fédéral allemand comme haut fonctionnaire, il a été secrétaire d'Etat de 1990 à 1993, avant de prendre la tête de la Fédération allemande des caisses d'épargne (1993-1998). Il est nommé président de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd), fonction qu'il assume jusqu'en 2000, après avoir été désigné directeur général du Fonds monétaire international. Il fut président de la République du mois de juillet 2004 au mois de mai. Réélu pour un second mandat en 2009, il a démissionné un an plus tard, après avoir été mis en cause pour des propos ambigus sur le rôle de l'armée allemande, en Afghanistan. Tout indique que le profil requis pour mettre autour de la table des négociations Marocains et Sahraouis pour mettre fin à un conflit qui les oppose depuis plus de 40 ans pour permettre au peuple sahraoui de s'exprimer librement dans le cadre d'un référendum d'autodétermination, ne correspond pas à celui que présente Horst Köhler. Le successeur de Christopher Ross aura de surcroît à «manoeuvrer» avec une composante de la Minurso décapitée suite à la décision du souverain marocain d'expulser la majorité de ses membres après que l'ex-SG de l'ONU, Ban Ki-moon ait qualifié la présence marocaine d'«occupation» lors de la visite qu'il avait effectuée au mois de mars 2016 dans les camps de réfugiés sahraouis. Le Conseil de sécurité de l'ONU n'a à ce jour pas réussi à faire plier le roi alors que le mandat de la Minurso doit être renouvelé en principe, le 27 avril. Cela serait étonnant que l'ex-président allemand soit l'homme de la situation. Comme on n'est pas dans le secret des dieux, tout reste possible. Le nouveau représentant personnel d'Antonio Guterrès pour le Sahara occidental n'aura, en tous cas, pas les coudées franches surtout si le palais royal venait à le prendre en grippe comme ce fut le cas pour M.Ross. Le Makhzen n'a eu de cesse de lui mettre les bâtons dans les roues. Nommé envoyé personnel du SG de l'ONU pour le Sahara occidental en janvier 2009, il a réussi à organiser neuf rounds de pourparlers informels dont le dernier s'est tenu entre le 11 et le 13 mars 2012 aux Etats-Unis, à Greentree, Long Island, près de New York. Sans progrès notoire. Depuis, c'est l'impasse. Christopher Ross n'étant pas en odeur de sainteté au Maroc. Rabat a décidé de lui retirer sa confiance de façon unilatérale. Ses déclarations ont été jugées de «partiales et déséquilibrées» par le pouvoir marocain. «Les comportements contrastés de M.Ross s'écartent des grandes lignes qui ont été tracées par les négociations au Conseil de sécurité. Pour cela, le Maroc a décidé de retirer sa confiance à l'émissaire de l'ONU au Sahara occidental», avait fait savoir le gouvernement marocain au mois de mai 2012. «M.Ross s'est éloigné du mandat qui lui a été confié par le secrétaire général de l'ONU en sa qualité de facilitateur et qui consiste à aider les parties à parvenir à une solution politique», avait ajouté Youssef Amrani, ministre délégué marocain aux Affaires étrangères à l'époque. Depuis cela, a empiré. Celui qui n'épouse pas les thèses marocaines ou qui remet en cause la «marocanité» du Sahara occidental est déclaré comme son ennemi et persona non grata sur le territoire chérifien. Celui qui doit succéder au diplomate américain est prévenu. Horst Köhler ou un autre: les paris sont lancés.