Le FNA tâte le terrain en Kabylie, M.Moussa Touati, le président du parti, a présidé jeudi une rencontre de militants et sympathisants du FNA à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi-Ouzou. Dans une salle qui s'était plus remplie de curieux que de militants, M.Touati a, dans une langue accessible à tous, développé les visions de son parti sur les grandes questions de l'heure avant de procéder à l'installation du bureau de wilaya. M.Touati a donc, dans un arabe dialectal et en employant des clichés populaires, évoqué aussi bien la situation politique qu'économique. Il a ainsi beaucoup insisté sur la cherté de la vie et sur le chômage galopant qui fait fuir les jeunes, notamment en cette région de Kabylie. L'orateur n'a pas manqué de tirer à boulets rouges sur les députés qui ont voté la loi sur les hydrocarbures en deux heures de temps sans même une question alors dit-il qu'ils ont mis deux mois pour voter un statut en or ! Enfin, M.Touati revient sur les dernières législatives qui ont vu son parti «dépossédé de sièges au profit d'une autre formation politique!» Sur Tizi Ouzou, un vent de fraîcheur est passé ce jeudi, les citoyens non habitués à ce genre de «politicien» ont été carrément éberlués par ce politique d'un autre genre! A Bouira, il réfutera ce qu'il appelle «les tractations secrètes avec la France». Argumentant son idée par la présence des stigmates de la présence pendant un siècle et demi des colonisateurs, Moussa Touati dira: «nous rejetons toute action visant à faciliter le retour des harkis, des traîtres et des pieds-noirs». La réconciliation et l'amnistie sont deux concepts qui doivent selon le conférencier être revus et redéfinis. «S'ils visent à redonner le pouvoir au peuple oui, si c'est pour redonner à l'Algérie sa dignité oui...» Sur les questions socio-économiques, le président du FNA conditionne la sortie de crise par la mise en place du principe d'alternance au pouvoir, la liberté du champ politique et médiatique et surtout à l'obligation pour chacun d'exercer ses droits civiques. «Il faut voter les programmes et choisir des hommes et des intègres...» Enfin, avec candeur, le FNA s'est attaqué à la citadelle : Kabylie. Il y a bien du pain sur la planche pour les responsables locaux de ce jeune parti!