Les candidats et leurs formations préfèrent se rapprocher des populations par un travail de proximité. Après une semaine de campagne, les candidats ne semblent point pouvoir influencer les électeurs. Même la venue de Ould Abbès pour le FLN, Salhi pour le PRA, Ghoul pour TAJ n'a pas accéléré la cadence et n'a pas suscité un quelconque engouement. Les autres candidats et les autres formations «préfèrent», selon leurs propres dires, le travail de proximité. Réellement, il s'agit de programme souvent annulé si ce n'est des petits rassemblements aux abords des cafés. Le PT a défié la chronique en s'installant à l'entrée d'une foire commerciale où sont distribués des prospectus et dépliants du programme. L'imprimé, selon un citoyen, ressemblerait à celui offert lors de la première candidature de Louisa Hanoune à sa première présidentielle. Seules les villes de Sour El Ghozlane et Aïn Bessem connaissent une animation en cette occasion. La raison est évidente, la première compte pas moins de cinq têtes de listes originaires de l'ex-Aumale. Dans la capitale de la plaine des Arribs, la concurrence est rude entre le FLN et sa représentante féminine et plus précisément la députée Boudaoud et la soeur du député sortant Nouri, laquelle s'est présentée sous les couleurs du MEN. La rivalité a fait que chaque fois que le premier ouvre une permanence, le second loue le local à côté. Précisons aussi que le député sortant Nouri Mohamed, ex-mouhafedh de Bouira dispose d'une très grande popularité dans une région où il a occupé aussi le poste de maire. La nouvelle liste du FLN risque de perdre beaucoup de champ dans cette partie de la wilaya longtemps fief du parti unique. Des personnes bien au courant des dessous et des secrets de cette région craignent des dérapages semblables à ceux du passé. A Sour El Ghozlane c'est le RND qui perdra des voix en raison de la présence de pas moins de cinq têtes de listes issues de cette région. La décision aussi prise par la direction nationale de rejeter les dossiers des députés désireux renouveler leur mandat peut faire balancer les choix surtout que l'unique motif qui a toujours prévalu dans ces régions reste le tribalisme et la notion: «Notre âne vaut mieux que leur étalon.» Ces duels à distance n'ont pas épargné la région où le RCD et le FFS font une course à qui sera le premier. La présence clandestine du MAK dans cette région frondeuse à l'extrême nord-est peut faire perdre des voix aux deux formations dans leurs fiefs respectifs. Derrière ce quatuor et le HMS en léger recul, arrivent ceux qui ont «loué» des partis. Bon nombre n'ont jamais adhéré au parti. Ces formations qui n'apparaissent qu'une fois les cinq ans ont «offert» la couverture légale à des personnes, qui, avant exprimaient leurs appartenances politiques à d'autres partis. L'objectif selon un analyste est le positionnement anticipé en prévision des élections locales prochaines. «Certains sont là pour se faire connaître et éventuellement tenter leurs chances aux prochaines élections locales. Ils savent qu'ils n'ont aucune chance aux législatives. La preuve, ils n'apparaissent même pas en cette phase de campagne et n'ont à ce jour pas collé leurs portraits sur les panneaux...», nous dira notre analyste. Côté pronostic, l'avantage est accordé au vieux parti et à son frère ennemi. «La majorité reviendra au FLN qui sera talonné par le RND. les deux se partageront la majorité des neuf sièges», pense un militant de l'ex-parti unique.