C'est dans une conjoncture difficile à tout point de vue qu'il a réussi à mettre en branle la machine de la réforme. Le maintien du ministre de l'Education dans le nouvel Exécutif nommé, ce dimanche, par le chef de l'Etat n'a rien de fortuit. Bien au contraire, Benbouzid semble être à la bonne place, du moment qu'il est considéré comme étant la personne la plus imprégnée de ce secteur, non seulement parce qu'il a occupé ce poste depuis plus de neuf ans (depuis juin 1997), mais également parce que c'est à lui qu'échoit la mission de la mise en oeuvre de la réforme engagée en 2002. En effet, de par ces diplômes (doctorat d'Etat en électronique) et son expérience dans le secteur de la recherche et de l'éducation du fait qu'il a occupé des postes, entre autres, de professeur d'université et de recteur de l'université de Blida, puis ministre délégué aux universités et à la Recherche scientifique en 1993 et ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique en 1997, pour enfin occuper le poste de ministre de l'Education nationale, Benbouzid semble être irremplaçable dans le secteur de l'enseignement du fait de la grande maîtrise dont il fait montre dans le domaine. Et c'est dans une conjoncture difficile à tout point de vue qu'il a réussi à mettre en branle la machine de la réforme, en dépit de grandes pressions et des entraves rencontrées dans sa démarche. Résistant au courant islamo-baâtiste qui a rejeté tout changement dans le secteur, le ministre de l'Education n'a pu engager cette réforme qu'en 2002, laquelle, quoique encore fragile, n'en est pas moins effective. Des programmes refaits, des manuels mieux élaborés, ont été réalisés grâce à la mobilisation de pas moins de 120 acteurs issus de différents domaines d'activité et ce, dans l'optique de développer l'éducation nationale et la rendre réceptive aux exigences de notre ère. Il est vrai que cette réforme reste toujours à son stade expérimental, estiment les observateurs. Au fur et à mesure qu'on avance dans cette démarche, des rectificatifs sont introduits pour combler les lacunes relevées en cours de route. La tâche de Benbouzid était rendue d'autant plus difficile que plusieurs mouvements de contestation ont ébranlé ce secteur. Cela dit, les grèves à répétition n'ont pas pu empêcher la réforme qui, en fait, est considérée comme la priorité absolue de l'Etat. Ce qui est évident en tout cas, et en se référant à la réalité du terrain, la réforme du secteur de l'éducation, principale mission de Benbouzid, résulte d'une véritable volonté politique. L'Etat a donc pris conscience de la réalité du secteur qui s'est traduite par une déperdition scolaire effrayante et un niveau médiocre et ce, à travers cette volonté de changer cette réalité et la rendre favorable à tout développement de ce secteur. Tous les moyens ont été déployés, notamment une enveloppe budgétaire assez conséquente pour mener à bien cette réhabilitation du secteur. Il reste ainsi à vérifier la pertinence de cette réforme à travers le rendement de nos élèves. L'avenir nous le dira.