Il prévoit un taux de croissance de 1, 4% et un taux de chômage de 11, 7%. Tout en reconnaissant son tort en ce qui concerne le taux de croissance pour l'Algérie en 2016, qui s'est avéré plus important que prévu par ses prévisions, dans la mesure où le taux de croissance en Algérie s'est établi à 4, 2% contre 3,6% prévu par ses soins, le Fonds monétaire international (FMI) semble vouloir récidiver encore cette année avec ses chiffres pessimistes. En effet, il prévoit dans son rapport semestriel sur les perspectives économiques mondiales publié hier à Washington, un ralentissement de croissance pour l'Algérie en 2017, tablant sur un taux de croissance de 1,4%. Sans étayer ses prévisions par des arguments, le FMI semble n'avoir basé ses prévisions que sur un seul paramètre, à savoir la baisse des cours du baril du pétrole. C'est la raison pour laquelle d'ailleurs, il se permet de prévoir un taux de croissance de 0,6% pour l'Algérie en 2018. Pour rappel, ce même FMI a prévu au mois de janvier dernier un taux de croissance de 2, 9% pour l'Algérie durant l'année 2017. Les chiffres pessimistes de cette institution tombent cette fois-ci, tant pis pour elle, avec ceux de la Banque mondiale qui tout en argumentant ses chiffres par une panoplie de raisons valables, prévoit un taux de croissance de 3, 8% pour l'Algérie en 2017. Par ailleurs et en se basant visiblement sur le même critère de la baisse des prix de baril du pétrole ou dans le meilleur des cas, sur leur maintien au rythme actuel, le Fonds monétaire international prévoit un taux de chômage de 11, 7% en 2017 contre10,5% en 2016. «Le taux de chômage atteindra 13, 2% en 2018», a mentionné le FMI dans son rapport d'hier. Pour ce qui est du taux d'inflation et contrairement aux deux premiers chiffres alarmants, il prévoit un taux de 4, 8% en 2017 et 4, 3% en 2018, soit une baisse de près de 2% par rapport aux prévisions qu'il a établies en 2016 où il a prévu un taux de 6,4%. En attendant le rapport détaillé du FMI sur la situation économique du pays prévu en mai, rappelons que la mission du FMI qui a séjourné en mars dernier en Algérie a présenté sa vision de surmonter le choc pétrolier. En effet, tout en se félicitant de la résilience de l'économie algérienne, le FMI a préconisé un «redressement graduel» de l'économie algérienne qui préserve les acquis sociaux. Il avait expliqué que l'Algérie pouvait se permettre d'engager un redressement un peu plus progressif des finances publiques étant donné son bas niveau d'endettement et ses avoirs appréciables en réserves de changes. Selon le FMI, l'Algérie pourrait envisager une gamme plus large d'options de financements, y compris les emprunts extérieurs et la cession d'actifs publics. C'est ce qu'affirment en quelque sorte de nombreux experts de renommée internationale, à l'image de Abdelhak Lamiri, expert en économie qui, en animant récemment une conférence au Forum d'El Moudjahid a affirmé que l'Algérie peut maîtriser sa situation financière et peut facilement se sortir indemne de la crise pétrolière actuelle. Les seules conditions que l'expert a exigées pour atteindre cet objectif, «ce sont de maintenir le rythme actuel des dépenses, d'arrêter les importations des marchandises dites de luxe et d'arrêter surtout la réalisation d'infrastructures de base». Par ailleurs, il faut dire que beaucoup d'experts s'accordent à dire que la nouvelle politique économique qu'a commencé l'Algérie à mettre en oeuvre depuis deux ans, ne tardera pas à porter ses fruits. Les experts évoquent particulièrement les PME-PMI créées en nombre ces dernières années, l'investissement dans l'agriculture et le secteur du tourisme.