L'hôtel Sheraton de Annaba lieu de la conférence Censé être parmi les propulseurs de l'économie nationale, le tourisme en Algérie peine à prendre son élan pour un décollage adapté à la politique de l'Etat en faveur de ce secteur qui souffre. Entre réalité et promesses, le tourisme en Algérie demeure le mythe de tous les temps. Bien qu'étant un pays historique et culturel, riche en potentiel touristique, l'Algérie a tendance à devenir la terre de tous les maux et de toutes les crises. Une réalité, reflétant un manque culturel et un esprit d'ouverture. En effet, en l'absence de civisme touristique et d'amour pour ce dernier, le secteur continuera à osciller entre fausses promesses et faible volonté des acteurs en charge de sa promotion. Il faut dire, n'était-ce la chute du prix du pétrole et surtout l'imminent épuisement des nappes pétrolières en Algérie, que le tourisme n'aurait jamais fait l'objet d'autant d'intérêt. Car convient-il de noter, le tourisme n'a pas cessé depuis les années 1990 à sombrer dans l'abandon. C'est pourquoi, aujourd'hui, il semble difficile de promouvoir ce secteur stratégique. C'est ainsi que deux jours durant, les participants à la 1ère Conférence internationale sur le tourisme, tenue à l'hôtel Sheraton d'Annaba ont planché sur le sujet... Sous le thème «Management hôtelier et touristique Htmic 2017», la rencontre a regroupé des spécialistes de l'hôtellerie et du tourisme qui ont débattu notamment les opportunités de développer le tourisme et ses dérivés. Lors de la conférence, les participants ont passé en revue la situation paradoxale, comparée aux pays voisins la Tunisie et le Maroc entre autres, où l'Algérie demeure en dessous des attentes de la politique de l'Etat, quant à la mise en avant d'un tourisme moderne et bien encadré. En effet, bien que disposant d'un potentiel touristique important, l'Algérie ne parvient pas à trouver le déclic pour la «re» lance de ce secteur. D'ailleurs, c'est ce que les participants à cette 1ère Conférence internationale se sont accordés à souligner: «L'Algérie a ses propres spécificités capables d'encourager sa destination tant pour les étrangers que pour la diaspora algérienne, qui, souvent, choisit des destinations autres que les contrées du pays.» Les ressortissants algériens sont plutôt attirés par, outre, la Tunisie et le Maroc, les nouvelles destinations en vogue, à savoir la Turquie, Dubaï et la Malaisie entre autres. Les participants se sont demandés si l'investissement hôtelier est un garant du développement touristique. En grande partie oui, mais cela reste insuffisant. Car le tourisme ne signifie pas seulement les grands hôtels à potentiels touristique et culturel. Bien au-delà, il y a l'exigence du tourisme en lui-même. Des exigences qui passent par les prestations de services au sein des structures hôtelières. En somme, le personnel de la plupart des structures hôtelières est à 90% obsolète. C'est pourquoi les organisateurs de cette première conférence, la direction du tourisme, en collaboration avec la wilaya d'Annaba, sous l'égide du ministère du Tourisme, visent à mettre en relief les facteurs macroéconomiques, comportementaux et culturels. Mieux encore, ils ont manifesté une réelle détermination pour la consolidation des avantages compétitifs ainsi que la création de richesses et d'emplois à travers le tourisme, l'hôtellerie et l'artisanat. Plusieurs problématiques liées au développement du tourisme en Algérie ont été soulevées par les intervenants. Depuis le savoir et le savoir-faire destinés à asseoir des positionnements plus compétitifs, jusqu'aux savoirs universel et local à travers les ressources culturelles et le potentiel naturel, en passant par l'objectif d'assurer une prospérité et un bien-être de tous les acteurs. Les participants ont axé unanimement leurs interventions sur la question de l'apport de la formation dans le développement touristique durable. De même pour Jean-Pierre Lozato-Giotart, membre de la Commission nationale française qualité/tourisme, intervenant en visioconférence, qui a estimé que les prescriptions macroéconomiques n'ont pas pris en compte la réalité du terrain. C'est-à-dire la mise en pratique de connaissances et d'expériences qui impacteront les décisions économiques. Le débat qui a suivi les interventions a eu à traiter moult questions cruciales, à l'origine de l'échec du décollage du secteur du tourisme en Algérie, la formation de personnels spécialisés dans le tourisme, entre autres. Depuis l'accueil, la restauration, le guide touristique et autres profils propres au tourisme, qui, à l'unanimité des présents sont des facteurs clés dans le processus du développement touristique en Algérie. En attendant que tous les paramètres relevés dans cette 1ère Conférence internationale, trouvent un terrain de concrétisation, il n'en demeure pas moins que la politique touristique dans le pays, est tributaire d'un manque d'engouement quant à la qualité intrinsèque affichée par les professionnels du secteur. Aussi, l'échec du privilège de la destination Algérie reste otage de l'état d'esprit d'une société dépourvue de tout sens touristique. Entre ces deux cas de figure, il y a la situation sécuritaire, qui au moment où, la sécurité en Algérie fait parler d'elle, l'insécurité «juvénile», règne en maître des lieux. Un phénomène dont l'impact se fait de plus en plus sentir. En conclusion, l'Algérie, en dépit de + 30% de vestiges romains et autres et des 200 stations thermales, produits inexistants en Tunisie n'attire pas grand monde. Mieux encore, les réserves naturelles d'un potentiel de l'ordre de plus de 40%, avec un Sahara immense dont le Tassili N'Ajjer et le Hoggar reconnus, comme étant des musées à ciel ouvert les plus importants du monde, tous ces sites classés par l'Unesco comme patrimoine de l'humanité sont d'une valeur inestimable. Des oasis véritables jardins d'Eden, suivis d'une boucle de la vallée des Ksours, argument indéniable à un développement touristique certain. Malheureusement, bien que la rencontre ait été une occasion pour développer le secteur du tourisme, selon les participants, ce dernier continue d'afficher un manque criant en synergie d'actions.