Le Royaume-Uni doit «honorer» ses engagements financiers, a affirmé hier à Bruxelles le négociateur en chef de l'Union européenne (UE) pour le Brexit, Michel Barnier, mettant l'accent sur la nécessité de «solder» les comptes entre les deux parties. «Le Royaume-Uni devra honorer au terme d'un règlement financier unique couvrant toutes les relations financières entre l'Union et le Royaume-Uni, tous les engagements (financiers) qu'il a pris en tant qu'Etat membre de l'Union», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse destinée à présenter son mandat pour les négociations sur le Brexit. Il a estimé, à ce titre, que l'UE et le Royaume-Uni doivent «solder le passé, ni plus, ni moins» dans la mesure où l'Union et le Royaume-Uni se sont engagé «mutuellement» à financer des programmes et des projets. Pour cet ex-commissaire européen au marché intérieur, «il ne s'agit pas d'une punition ni d'une taxe de sortie». Mais, il a jugé nécessaire de se «mettre d'accord avec le Royaume Uni sur une méthodologie rigoureuse pour calculer ses obligations». Selon une source européenne, l'essentiel de la somme que le gouvernement britannique doit payer à la Commission avant de pouvoir quitter l'UE correspond aux engagements déjà pris par Londres en termes de contribution au budget de l'Union. La même source précise que Bruxelles pourrait exiger des Britanniques une «facture de sortie» de l'UE pouvant atteindre les 60 milliards d'euros. Mais, le négociateur en chef de l'UE a refusé, jusqu'à présent, de confirmer ces chiffres. «Même si nous adoptions une méthodologie de calcul bien précise, on ne pourra pas donner les chiffres définitifs», s'est-il contenté de répondre aux journalistes qui se sont montrés, particulièrement, insistants sur ce point. La raison se trouve, selon Michel Barnier, dans le fait que le Royaume-Uni est encore membre de l'UE, par conséquent, les engagements pourraient évoluer d'ici à sa sortie officielle de l'Union, prévue dans deux ans. Le négociateur européen pour le Brexit a assuré, en outre, qu'il accordera une «attention particulière» à la question de la situation en Irlande où il compte se rendre la semaine prochaine et à celle des droits des citoyens. «Le Royaume-Uni doit consacrer beaucoup d'énergie et d'efforts à ces trois problèmes au cours des prochaines semaines et mois. Cela augmentera les chances d'atteindre un accord», a-t-il estimé. Rappelant qu'il y a plus de 4 millions d'Européens vivant au Royaume-Uni ou de Britanniques vivant sur le territoire des 27, Michel Barnier a assuré que la question constitue «une priorité» pour l'UE. «Notre objectif est clair: ces hommes, ces femmes, ces familles doivent pouvoir continuer à vivre comme aujourd'hui, et cela pour la durée de leur vie», a-t-il souligné. L'accord que l'UE doit conclure avec le Royaume-Uni, a-t-il poursuivi, devra «prévoir des mécanismes effectifs» de mise en oeuvre et de règlement des différends. Michel Barnier a plaidé, à ce titre, pour la possibilité de pouvoir se «reposer sur la Cour de justice de l'UE durablement». «Certains ont créé l'illusion que le Brexit n'aurait aucun impact significatif sur nos vies ou que les négociations puissent être conclues rapidement et sans douleur. Ce n'est pas le cas», a-t-il soutenu, soulignant que les négociations «prendront du temps».