Ces élections sont-elles porteuses d'un renouveau en arrière-plan? En Algérie comme à l'étranger, l'abstention a fait voir son visage. L'idéal qui faisait combattre et courir les Algériens pour asseoir des institutions solides semble se noyer dans l'indifférence et le désintéressement. Pourtant, ni le bourrage des urnes ni le détournement des voix n'a été crié. «La participation des uns ou l'abstention des autres, aux dernières élections législatives, sont révélatrices d'un profond malaise sociopolitique. Le bilan chaotique est de fait le miroir nu d'une société qui se plaît à tourner en dérision son présent et son avenir», décortique A. Walid étudiant doctorant à Paris. Et de s'interroger: «Faut-il encore désigner du doigt le pouvoir en place à tort ou à raison? Pourtant au micro toutes les voix se sont invitées à promettre monts et merveilles. Le peuple algérien est-il coupable de son propre malaise? Ces élections sont-elles porteuses d'un renouveau en arrière-plan?». Ces élections par leur taux imposant d'abstention ont révélé, une affirmation politique principalement par les couches les plus jeunes des électeurs. L'abstention a servi à pénaliser des partis qui n'ont pas été à la hauteur des promesses qu'ils ont étayées. La jeunesse grâce à la libre plate-forme des réseaux sociaux a mis à nu son désarroi, son mal-être. Voter est un acte civique, mais ce geste doit répondre à une logique d'engagement dans une société où tous les appels sont entendus, où la voix de l'électeur devient suprême. Or le citoyen est confronté à un dialogue de sourds. «Les difficultés du quotidien algérien sont ignorées, et les différents partis n'ont pas su se mettre à la page pour engager un dialogue sur la Toile avec la jeunesse, comme les partis en Europe ou ailleurs font durant leur campagne», soutient A. Samir consultant en management et communication. Et d'asséner: «N'est-il pas temps aux Algériens de repenser la pratique politique et rompre avec le vieux carcan qu'il soit dans le pouvoir ou dans l'opposition. Prenons des décisions impératives concernant l'Algérie, celle d'asseoir d'autres formes organisationnelles et introduire du 'Macron'' sur l'échiquier politique où une nouvelle génération instruite qui vit en accord avec la modernité en côtoyant de hautes technologies dans une mondialisation responsable pourrait retrouver sécurité dans le présent et voire une assurance dans l'avenir.» C'est dire qu'il est plus que nécessaire d'insuffler du sang nouveau à notre système politique qui est en panne. Tandis qu'un point a été relevé judicieusement par notre collègue lors de sa participation sur Alger Chaîne 3, durant la campagne législative «un vide a été créé par les candidats», qui a laissé place à toutes les spéculations et les réels débats n'ont pas pu être engagés». Réserver une place juste à la femme et promouvoir son poids au sein d'une société qui sombre dans l'incohésion. Nous aurions beaucoup à apprendre de nos voisins tunisiens qui au temps de Bourguiba, ont fait un choix déterminé celui d'élever la place de la femme dans l'Exécutif. La femme algérienne doit pouvoir affirmer sa voix dans les grandes décisions de son pays. Faut-il aux citoyens d'accepter la candidature des commis de l'Etat ou de candidats éjectés par leur propre formation longtemps ronflant comme des soufflets de forge dans l'assemblée puis recyclés et présentés comme opposants au pouvoir qui les a nourris et sachant que certains, d'outrecuidance toute bue, ont appelé au boycott. Ils se prétendent respecter le peuple. De quelle opposition pourrions-nous nous prévaloir aujourd'hui? Pauvres de nous, nous la nourrissons de gratitude alors que ses éléments négocient leurs sièges dans les salons de l'Occident et en hauts lieux à Alger avant de venir nous clamer les hautes vertus de la démocratie. L'honnêteté ressurgit cependant chez certains à l'exemple de Mustapha Bachouchi, rencontré à Paris, qui avoue ne pas pouvoir critiquer une assemblée qui lui assure un salaire conséquent et à vie.