Pour affirmer clairement son mécontentement et lever toute ambiguïté concernant les résultats des élections législatives du 4 mai, le président du Front national algérien, un parti nationaliste et conservateur, que dirige depuis sa création au début des années 1990, Moussa Touati, a entamé une grève de la faim illimitée en signe de contestation. Touati ne demande pas de sièges à l'APN, mais bel et bien l'annulation pure et simple des résultats des élections. C'est fixer très haut la barre que d'avoir une telle exigence lorsque l'on est président d'un petit parti sans ancrage populaire et sans popularité. Quinze militants du parti FNA se solidarisent avec leur président et entament à leur tour la grève de la faim pour dénoncer ce qu'ils appellent «la mascarade électorale». Entre des actions de protestation de la rue et la grève de la faim dans les locaux du parti, Moussa Touati a tranché en faveur de la grève de la faim pour stigmatiser une fraude électorale généralisée et à grande échelle en faveur des partis du pouvoir, le FLN et le RND, avec, souligne-t-il, la complicité de la Haute Instance indépendante de surveillance des élections. Il est vrai que les résultats des élections législatives ont de quoi saper le moral du président du FNA et de ses militants. Pour rappel, le FNA a fait beaucoup mieux lors des deux dernières élections législatives. Le Front national algérien n'a obtenu qu'un seul siège contre neuf sièges en 2012 et 13 en 2007. Ce résultat lamine le parti que dirige Moussa Touati avec un seul siège à l'APN. Et comme un malheur ne vient jamais seul, le FNA subit l'humiliation quand il s'est vu retirer l'unique siège qu'il a obtenu, au profit du TND selon l'institution que dirige Mourad Medelci. C'est un véritable affront que vient de subir le FNA qu'incarne Moussa Touati qui nous a séduits avec sa liste entièrement de femmes à Chlef. Aucune n'a été élue bizarrement. Les autres partis lésés par le scrutin du 4 mai et ils sont nombreux ne se sont pas manifestés et ils ne sont pas solidarisés avec Moussa Touati qui se retrouve seul dans cette nouvelle épreuve politique. Louisa Hanoune, la patronne du Parti des travailleurs, depuis sa création, est une militante qui connaît les limites des protestations politiques, a exprimé sa déception et son mécontentement quant aux résultats des législatives du 4 mai. Cependant, elle s'est limitée à souligner ses craintes quant à l'évolution politique en Algérie suite à cette fraude massive qu'elle impute aux partis du pouvoir, à savoir le FLN et le RND. Les anciens cadres du plus vieux parti politique en Algérie et les redresseurs ont vivement critiqué la campagne électorale du FLN et accusé son patron d'être responsable de cet échec. Nous ne voyons pas de quel échec parlent les anciens cadres du parti et les redresseurs car les résultats des élections du 4 mai le donnent grand vainqueur de ce scrutin. Il est vrai que la campagne électorale du FLN laisse à désirer. Ould Abbès s'est contenté de lancer des appels à un vote massif et à affirmer confiant que le FLN n'a pas besoin de mener une campagne électorale pour rafler la mise. Effectivement, le FLN a raflé la mise talonné par le RND de l'expérimenté Ahmed Ouyahia qui a mené campagne pour la poursuite de la lutte antiterroriste, la nécessité de diversifier l'économie algérienne et plaidé en faveur de la décentralisation du pays. Amara Benyounès, le patron du MPA, ne pouvait pas se permettre de critiquer les résultats lui qui a bénéficié d'un nombre de sièges important pour un parti relativement jeune et nouveau. Il est vrai que les résultats du RCD et du FFS étonnent. Ces deux partis stagnent. Ils ont introduit des recours sans aucune conviction.