Tout en poursuivant la grève de la faim, entamée depuis samedi dernier, en guise de protestation contre « la fraude massive » lors du scrutin du 4 mai, le Front national algérien (FNA), a décidé d'introduire une requête auprès du Conseil Constitutionnel, le sollicitant d'engager une enquête sur l'empreinte électorale. Le président du parti, Moussa Touati, qui poursuit sa grève de la faim pour le troisième jour consécutif, au même titre que 23 autres membres du parti, au siège du FNA, a affirmé que les élections législatives du 04 mai doivent être annulées. Et d'affirmer que son parti a déjà adressé (dimanche dernier) une lettre au président de la République pour justement l'annulation, pure et simple, des élections législatives. Mais, affirme-t-il, seule une preuve matérielle de la fraude poussera le Conseil constitutionnel à annuler les élections. Et pour arriver à avoir une preuve tangible, le FNA réclame une enquête sur les empreintes « électorales ». Moussa Touati accuse en affirmant que « vous trouvez une seule empreinte personnelle pour plusieurs noms d'électeurs». Et d'affirmer que « dans certains registres, il y avait seulement des signatures sans les empreintes, ce qui est formellement illégal». Pour ce qui est des résultats provisoires affichés par le Conseil constitutionnel, le FNA a émis des doutes sur le taux de participation, en précisant, que « bien que le taux de participation a été revu à la baisse, en passant de 38,25 % à 35,37%, notre parti reste convaincu que le taux de participation n'a pas dépassé les 15 %». Pour ce qui est du seul siège remporté par le FNA et qui été perdu, suite au verdict du Conseil constitutionnel, Moussa Touati a estimé que même avec un seul siège le parti n'aurait aucun poids au parlement. Pour le président du FNA « ce qui nous préoccupe actuellement, c'est la fraude massive, les élections administratives et les élections qui sont toujours en faveur des partis du pouvoir». Moussa Touati a affirmé que ce scrutin a été entaché d'irrégularités et de dépassements, en rappelant que « le Premier ministre et des ministres étaient en campagne électorale, sinon comment expliquer les sorties de travail renforcées, durant la campagne électorale et à travers tout le pays». Il a indiqué que, malheureusement, «on a assisté à une rivalité prononcée entre deux personnalités politiques qui visaient, à travers la campagne électorale des législatives, les élections présidentielles de 2019, et pensent à la succession du Président Bouteflika». Le président du FNA a prédit «une annulation des élections». Et d'estimer qu'« il y a quelque chose qui cloche, il y a quelque chose qui ne va pas ». Et d'affirmer : « je pense qu'ils vont annuler les élections et passer à une période de transition!».