Le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, a entamé une grève de la faim, au lendemain de l'annonce des résultats des élections législatives pour protester contre «la fraude massive» qui a caractérisé le scrutin du 4 mai. Hier, 15 autres militants ont rejoint le mouvement de protestation pour dénoncer ce qu'ils qualifient de «mascarade électorale». «Je suis un militant et je fais de la politique. J'avais le choix entre protester dans la rue et entrer en confrontation avec les forces de l'ordre. Ou bien entamer une grève de la faim qui est aussi un acte civilisé pour exprimer notre colère et notre désapprobation des résultats du scrutin du 4 mai.» A travers son action de protestation, Moussa Touati veut alerter l'opinion publique sur ce qui s'est passé le jour des élections. A l'image des partis de l'opposition, le FNA dénonce une fraude «honteuse» et «généralisée» à travers le territoire national, et ce, en faveur du FLN et du RND. D'après le leader du FNA, ce trafic électoral a été piloté par les chefs de daïra avec la complicité de la Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE). «Cette instance n'a pas bougé, n'a rien fait. Elle a été incapable de garantir l'honnêteté et la transparence du scrutin. Nous lui avons soumis des procès-verbaux de dépouillement vierges mais portant les signatures des présidents des bureaux de vote», explique le premier responsable du FNA, qui réclame à cet effet l'annulation des élections. «Nous n'avons pas d'autre solution, puisque le scrutin a été entaché d'irrégularités dans toutes les wilayas», affirme-t-il, appelant à l'ouverture d'une enquête. Moussa Touati accuse également les pouvoirs publics d'avoir gonflé le taux de participation officiel qui, selon lui, ne pouvait pas dépasser les 15%. Le FNA, selon les résultats annoncés vendredi 5 mai par le ministre de l'Intérieur, a obtenu un seul siège à l'APN contre 9 sièges en 2012 et 13 en 2007. Mais contre toute attente, à l'entame de sa grève de la faim, l'administration a informé Moussa Touati qu'il n'a obtenu aucun siège et qu'on lui avait attribué par erreur un siège. «Nous avons affaire à une maffia. Je ne trouve pas de qualificatif pour décrire cette situation. Nous avons dénoncé et protesté contre la fraude et pour mieux nous punir, on nous prive de nos droits. Où est la justice ? Où est la HIISE ?» s'est interrogé le patron du FNA qui a souhaité que les autres partis qui se sont plaints de «détournement de voix» se rassemblent pour engager collectivement et d'une manière concertée des actions de protestation contre la fraude.